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Arrêté du 13
mai 2014
portant adoption de plans de gestion pour
les activités de pêche professionnelle à la senne tournante
coulissante, à la drague, à la senne de plage et au gangui en
mer Méditerranée par les navires battant pavillon français
NOR: DEVM1407280A
Publics concernés : personnes morales, personnes
physiques, armateurs à la pêche, services déconcentrés.
Objet : adoption en droit français d'un plan de gestion pour
chacune des quatre activités de pêche professionnelle suivantes
: à la senne tournante coulissante, à la drague, à la senne de
plage et au gangui en mer Méditerranée par les navires battant
pavillon français.
Entrée en vigueur : le texte entre en vigueur le lendemain de sa
publication.
Notice : le présent arrêté adopte en droit français quatre
plans de gestion qui définissent les objectifs de gestion des
ressources halieutiques et le régime d'encadrement applicables
aux activités de pêche professionnelle à la senne tournante
coulissante, à la drague, à la senne de plage et au gangui en
mer Méditerranée par les navires battant pavillon français.
Références : le présent arrêté peut être consulté sur le
site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr).
La ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie,
Vu le règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du 21 décembre
2006 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation
durable des ressources halieutiques en Méditerranée et
modifiant le règlement (CEE) n° 2847/93 et abrogeant le
règlement (CE) n° 1626/94 ;
Vu le règlement (CE) n° 1224/2009 du Conseil du 20 novembre
2009 instituant un régime communautaire de contrôle afin d'assurer
le respect des règles de la politique commune de la pêche ;
Vu le règlement (UE) n° 1380/2013 du Parlement européen et du
Conseil du 11 décembre 2013 relatif à la politique commune de
la pêche, modifiant les règlements (CE) n° 1954/2003 et (CE)
n° 1224/2009 du Conseil et abrogeant les règlements (CE) n°
2371/2002 et (CE) n° 639/2004 du Conseil et la décision 2004/585/CE
du Conseil ;
Vu le code rural et de la pêche maritime, notamment le titre II
du livre IX ;
Vu le décret n° 90-94 du 25 janvier 1990 pris pour l'application
du titre II et du titre IV du livre IX du code rural et de la
pêche maritime ;
Vu l'arrêté du 19 décembre 1994 portant réglementation
technique pour la pêche en Méditerranée continentale ;
Vu l'arrêté du 18 décembre 2006 établissant les modalités de
gestion des différents régimes d'autorisations définis par la
réglementation communautaire et applicables aux navires
français de pêche professionnelle immatriculés dans la
Communauté européenne ;
Vu l'arrêté du 22 avril 2011 établissant les modalités de
gestion des permis de pêche spéciaux relatifs à certains
engins ou techniques de pêche applicables aux navires français
de pêche professionnelle immatriculés en Méditerranée ;
Vu la consultation du public réalisée du 16 avril 2014 au 6 mai
2014 ;
Vu l'avis du Comité national des pêches maritimes et des
élevages marins en date du 10 avril 2014,
Arrête :
Article 1
Les plans de gestion pour la pêche professionnelle à la
senne tournante coulissante, à la drague, à la senne de plage
et au gangui en mer Méditerranée par les navires battant
pavillon français, annexés au présent arrêté, sont adoptés
en droit français, conformément aux dispositions de l'article
19 du règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du 21 décembre
2006 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation
durable des ressources halieutiques en Méditerranée.
Le présent arrêté et les plans de gestion qui y sont annexés
entrent en vigueur le lendemain de leur publication au Journal
officiel.
Des arrêtés d'application viennent, le cas échéant,
détailler les modalités de mise en uvre des mesures
prévues par chaque plan de gestion.
Article 2
Le présent arrêté abroge et remplace l'arrêté du 15 avril 2014 portant adoption de plans de gestion pour les activités de pêche professionnelle à la senne de plage et au gangui en mer Méditerranée par les navires battant pavillon français.
Article 3
La directrice des pêches maritimes et de l'aquaculture et les préfets compétents sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
A N N E X E S
A N N E X E I
PLAN DE GESTION POUR LA PÊCHE
PROFESSIONNELLE À LA DRAGUE EN MER MÉDITERRANÉE PAR LES
NAVIRES BATTANT PAVILLON FRANÇAIS
Mise en uvre du règlement (CE) n° 1967/2006 du
Conseil du 21 décembre 2006 concernant des mesures de gestion
pour l'exploitation durable des ressources halieutiques en
Méditerranée
TABLE DES MATIÈRES
1. Présentation du plan de gestion pour la pêche
professionnelle à la drague en Méditerranée
Chapitre 1er. - Présentation du plan de gestion pour la
pêche professionnelle à la drague
1. Principes et contenu du plan de gestion
2. Références
3. Calendrier de mise en uvre
Chapitre 2. - Présentation synthétique des activités de pêche
professionnelle en Méditerranée française et de l'activité de
pêche professionnelle à la drague
1. Présentation des activités de pêche professionnelle en
Méditerranée
2. Présentation de l'activité de pêche professionnelle
à la drague en mer Méditerranée
3. Etat des principaux stocks exploités par la drague
2. Objectifs de gestion pour les principales espèces cibles
exploitées par la pêche professionnelle à la la drague en mer
Méditerranée
3. Mise en uvre du plan de gestion pour la drague
Chapitre 1er. - Objectifs de gestion
Chapitre 2. - Mesures générales d'encadrement de la pêche à
la drague
Chapitre 3. - Mesures spécifiques d'encadrement de l'activité
de pêche à la drague à coquillages (aussi appelée « drague
barre »)
Chapitre 4. - Mesures spécifiques d'encadrement de l'activité
de pêche à la petite drague à coquillages (aussi appelée «
drague d'étang »)
Chapitre 5. - Mise en uvre du contrôle, du système de
pilotage, du suivi et de l'évaluation scientifique
4. Intégration du plan de gestion pour la drague en
Méditerranée dans la réglementation nationale
1. Présentation du plan de gestion pour la pêche professionnelle à la drague en Méditerranée
L'article 19 du règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du 21
décembre 2006 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation
durable des ressources halieutiques en Méditerranée prévoit
que les Etats membres de l'Union européenne riverains de la
Méditerranée adoptent des plans de gestion pour les activités
de pêche maritime professionnelle pratiquées au moyen de
chaluts, de sennes de bateau, de sennes de plage, de sennes
tournantes coulissantes et de dragues dans leurs eaux
territoriales.
La France a choisi de définir et de mettre en uvre les
plans de gestion pour les activités de pêche maritime
professionnelle en Méditerranée au travers d'une approche par
engins et métiers. Chacun des engins mentionnés ci-dessus
pratiqués dans les eaux françaises fait l'objet d'un plan de
gestion spécifique qui organise une régulation des flottilles
et de leur activité afin de stabiliser l'effort de pêche et de
garantir une gestion durable des ressources halieutiques
exploitées. Les pêcheries françaises concernées par ces plans
de gestion s'étendent au-delà de la limite extérieure des eaux
territoriales françaises. Par conséquent, le champ d'application
des plans de gestion concerne tous les navires de pêche sous
pavillon français travaillant en Méditerranée. Par ailleurs,
la France vient de procéder à l'extension de sa zone
économique exclusive en Méditerranée, ce qui lui permettra d'atteindre
un niveau territorial de gestion cohérent avec une politique de
gestion des ressources halieutiques, notamment au travers de la
mise en uvre des plans de gestion communautaires prévus
par l'article 18 du règlement (CE) n° 1967/2006.
Chapitre 1er
Présentation du plan de gestion
pour la pêche professionnelle à la drague
1. Principes et contenu du plan de gestion
a) Le plan de gestion vise à maintenir durablement les
activités de pêche maritime professionnelles en Méditerranée
en garantissant une exploitation durable des stocks et des
écosystèmes marins. Il est élaboré conformément à l'approche
de précaution et tient compte des recommandations de la
Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM)
et des avis scientifiques récents, notamment ceux du comité
scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP) et du
Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM).
b) Le plan de gestion intègre les enjeux socio-économiques et
vise à maintenir la polyvalence des activités de pêche
maritimes artisanales en Méditerranée.
c) Le plan contient des objectifs pluriannuels de gestion des
ressources halieutiques exploitées. Le plan et sa mise en
uvre sont évalués. Cette évaluation peut conduire à la
révision du plan et à la révision des objectifs de gestion en
fonction de l'actualisation et de l'amélioration des
connaissances scientifiques. Cette évaluation peut, en cas de
non-atteinte des objectifs de gestion, conduire à l'adoption de
mesures de gestion complémentaires.
d) Le plan de gestion définit les mesures qui permettent d'atteindre
les objectifs de gestion durable des ressources halieutiques
exploitées par la drague. Les mesures devant figurer dans les
plans de gestion sont proportionnées par rapport aux objectifs
de gestion et au calendrier prévu pour les atteindre. Le choix
de ces mesures tient compte de leurs conséquences socio-économiques.
e) Le plan de gestion a été élaboré à partir des données
recueillies durant la période d'observation 2004-2008. Cette
observation a permis l'étude de la pêcherie à la drague.
Certaines données ont été actualisées lorsque cela
apparaissait pertinent, notamment pour définir les choix de
gestion.
f) Le préfet de région compétent et les organisations
professionnelles des pêches maritimes (comités régionaux et
départementaux des pêches maritimes et des élevages marins,
prud'homies) conservent leurs compétences en matière de
réglementation des pêches maritimes et peuvent édicter, dans
le respect des objectifs prévus par le plan de gestion, des
règles complémentaires ou plus strictes que celles prévues par
le plan de gestion.
2. Références
Les éléments scientifiques qui ont permis l'élaboration des
plans de gestion sont les suivants :
- rapport de l'IFREMER d'avril 2011 sur le « Choix et mise en
uvre d'une solution de géolocalisation des navires de
pêches de moins de 12 mètres » ;
- cartographie des herbiers de posidonies et des aires marines
protégées, rapport de l'Agence des aires marines protégées,
mars 2013 ;
- indicateurs et diagnostics des activités de pêche concernées
: chalutage, sennes tournantes, dragues, ganguis et sennes de
plage (extrait du rapport de l'IFREMER d'avril 2010 en réponse
à la saisine n° 09-2829 de la DPMA concernant le plan de
gestion Méditerranée, conformément aux dispositions de l'article
19 du règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- indicateurs et diagnostics sur les espèces exploitées par les
activités de pêche : chalutage, sennes tournantes, dragues,
ganguis et sennes de plage (extraits du rapport de l'IFREMER d'avril
2010 produit en réponse à la saisine n° 09-2829 de la DPMA
concernant le plan de gestion Méditerranée, conformément aux
dispositions de l'article 19 du règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- indicateurs et diagnostics économiques des flottilles
concernées par le plan de gestion (rapport de l'IFREMER d'avril
2011 produit en réponse à la saisine n° 10-2493 de la DPMA
concernant le plan de gestion Méditerranée, conformément aux
dispositions de l'article 19 du règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- le rapport du comité scientifique, technique et économique
des pêches sur l'évaluation des stocks de Méditerranée (CSTEP
12-19) de novembre 2012.
3. Calendrier de mise en uvre
a) L'élaboration des plans de gestion et la première phase
de leur mise en uvre (2013-2014) :
La première phase de mise en uvre du plan de gestion vise
à créer les conditions et les outils permettant de prévenir un
accroissement du nombre d'unités pratiquant la pêcherie soumise
à plan de gestion et de prévenir tout accroissement de leur
effort de pêche et de leur impact sur les espèces et les
écosystèmes exploités. Par conséquent, les objectifs et
mesures de gestion visent à stabiliser les niveaux d'activité
afin de permettre une amélioration et, a minima, de garantir la
stabilité des niveaux d'abondance constatés sur les dernières
années.
Afin d'assurer la bonne mise en uvre du plan de gestion, un
comité de pilotage est constitué sous la responsabilité du
ministre en charge des pêches maritimes, avec la participation
des représentants de la pêche professionnelle. Ce comité de
pilotage établit un diagnostic sur la réalisation du plan de
gestion et propose des arbitrages selon une périodicité au
moins annuelle. Il est animé par le directeur interrégional de
la mer de Méditerranée.
b) La première étape de révision, en 2014 :
Au cours du second semestre 2014, un bilan suivi d'un réexamen
des objectifs et des modalités de gestion sera réalisé sur la
base des éléments suivants :
- bilan de l'acquisition de données relatives à l'état des
ressources halieutiques exploitées, à l'impact environnemental
des activités suivies par géolocalisation ;
- évaluation de la progression vers les objectifs de gestion des
ressources halieutiques exploitées et de l'efficacité des
outils de gestion et du mécanisme de pilotage.
Sur la base de ce bilan, une révision du plan de gestion pourra
être proposée à la Commission européenne pour la fin d'année
2014.
c) La seconde étape de mise en uvre (2014-2016) :
La seconde phase (2014-2016) consiste à vérifier si les
objectifs de gestion sont atteints. Si les objectifs de gestion
sont atteints, la mise en uvre du plan permettra alors d'autoriser
une augmentation de l'effort de pêche, compatible avec le
respect des objectifs de gestion. Dans le cas où les objectifs
de gestion ne sont pas atteints, des mesures de réduction du
nombre d'autorisations et de l'effort de pêche, telles que
détaillées dans l'article 7 du présent plan, sont mises en
uvre.
Chapitre 2
Présentation synthétique des activités
de pêche professionnelle en Méditerranée française et de l'activité
de pêche professionnelle à la drague
1. Présentation des activités de
pêche professionnelle
en Méditerranée
Les pêcheries françaises de Méditerranée sont réparties
entre deux zones : la première regroupe les zones de pêche du
golfe du Lion et celles des côtes continentales françaises à l'ouest
du golfe de Gênes (GSA07) et la GSA08 couvrant les zones de
pêche de Corse. A ces pêches maritimes, littorales, et du large,
s'ajoutent, d'une part, une activité de pêche lagunaire
intéressant plus d'une vingtaine de lagunes dont la majeure
partie borde le littoral du golfe du Lion et, d'autre part, une
activité hauturière couvrant l'ensemble de la Méditerranée,
la pêche du thon rouge à la senne tournante. A l'exception de
cette dernière, le golfe du Lion, grâce à son large plateau
continental (15 000 km ²) et l'importance de ses lagunes (49 734
ha) sur le littoral, regroupe la majeure partie de l'activité
halieutique française en Méditerranée et de sa production. A l'inverse,
à l'est de Martigues et en Corse, les profondeurs de plus de 200
mètres sont très proches du littoral et les surfaces
exploitables par la pêche se localisent dans la bande côtière.
Les différents métiers peuvent se définir en trois grands
groupes : le chalutage, la pêche des poissons pélagiques à la
senne tournante, et un ensemble de métiers divers pratiqués d'une
façon polyvalente et à petite échelle, principalement à la
côte et dans les lagunes.
La flottille de pêche de Méditerranée continentale (golfe du
Lion et côtes provençales) compte 1 120 navires et 2 003 marins.
15 % de ces navires sont concernés par un plan de gestion pris
en application de l'article 19 du règlement (CE) n° 1967/2006.
L'activité de pêche en Corse est répartie sur l'ensemble de
son littoral (1 043 km) avec 50 % des unités de pêche
regroupés dans le golfe d'Ajaccio. La flottille est composée de
205 unités artisanales. 10 % de ces navires sont concernés par
un plan de gestion pris en application de l'article 19 du
règlement (CE) n° 1967/2006.
2. Présentation de l'activité de
pêche professionnelle à la drague
en mer Méditerranée
L'activité de drague est pratiquée avec un engin remorqué
par la puissance de propulsion du navire et composé d'un sac de
filet ou d'un panier métallique monté sur un cadre rigide ou
une barre de dimension et de forme variable en vue de la capture
de bivalves, de gastéropodes ou d'oursins.
Deux types de dragues sont autorisés par le plan de gestion
français :
- les dragues à coquillage et à escargot de mer, dénommées «
drague barre », qui sont utilisées exclusivement en mer ;
- les dragues multispécifiques, dénommées « petite drague à
coquillage » ou « drague d'étang », et qui sont utilisées
dans les lagunes et en mer, dans une bande de 3 nautiques,
mesurée depuis la côte.
Figure 1. Schéma type d'une drague barre. (a) Barre en acier non coupante de 3 m et de 90 kg au maximum ; (b) Maillage de 55 mm ; (c) Chaîne ou « radar » ; (d) Treuil et portique. Extrait : Sacchi J., Impact des techniques de pêche sur l'environnement en Méditerranée. Etudes et Revues n° 84, FAO
Figure 2. Schéma type d'une petite drague à
coquillages
En ce qui concerne l'impact environnemental, les dragues ont un
impact physique sur le fond marin et les habitats. Leurs effets
biologiques se traduisent par l'arrachage ou l'écrasement des
espèces érigées, la mise à nu des espèces enfouies et l'accroissement
d'espèces nécrophages sur la zone draguée. Cet impact est de
plus en plus marqué au fur et à mesure de la répétition de l'opération
sur la même zone.
Comme pour le chalutage, l'impact des dragues doit donc être
considéré, d'abord au travers de la persistance des effets
susmentionnés puis des modifications à moyen et long terme que
cet engin peut entraîner sur l'écosystème exploité. Les
réactions diffèrent dans ce sens selon la nature du sédiment
et celle de l'épifaune.
Sur les fonds sablo-vaseux des eaux côtières (embouchures, grau),
où s'exercent la majeure partie des métiers de dragues en
Méditerranée, les communautés benthiques sont adaptées par
leur morphologie et leur comportement aux perturbations physiques
fréquentes de ces zones que sont les vagues et les courants
côtiers. En conséquence, l'impact du dragage y est
généralement limité à la perte d'individus de grande taille (Hall
et al., 1990 ; Tuck et al., 2000). En revanche, le dragage sur
les zones rocheuses coralliennes, les fonds à maërl ou sur les
prairies sous-marines, est plus nocif et la récupération du
milieu benthique plus lente voire irréversible.
L'importance de l'impact dépend par ailleurs du type de drague
utilisée, des dimensions de l'engin, de son poids, de la vitesse
ainsi que du procédé employé. En général, l'utilisation de
dragues sans dents avec des vitesses faibles est beaucoup moins
nuisible pour le fond que des dragues dentées, et engendre moins
de destructions de mollusques (Vacarella et al., 1998).
La répartition géographique de l'activité de pêche à la
drague barre est centrée sur le golfe du Lion. Le secteur le
plus pratiqué est la zone côtière des prud'homies de Sète et
de Palavas. L'activité de pêche à la drague barre se pratique
sur l'ensemble de l'année. Les enquêtes sur la flottille
pratiquant la drague barre, réalisées sur la période d'observation
2004-2008, permettent de dénombrer quarante-deux navires
pratiquant cette activité. Le turn-over annuel est important
pour cette flottille, entre 30 et 50 %. La polyvalence d'activité
s'exprime à l'échelle intra annuelle, puisque ces navires
exercent plusieurs activités de pêche sur une même année,
mais aussi à l'échelle pluriannuelle lorsqu'ils changent d'activité
et contribuent ainsi au taux élevé de turn-over de la flottille.
Tableau 1. Effectif navires et
cumul global des mois d'activités de la flottille drague barre (Languedoc-Roussillon,
PACA, 2004-2008)
ACTIVITÉ drague barre |
|
---|---|
Nombre de navires | 42 |
Nombre de mois | 689 |
Figure 3. Diagramme des flux
entrants (bleu) et sortants (hachurés rouges) de la flottille
drague barre. Le turn-over annuel (noir)
est calculé sur les années 2005,2006 et 2007 (Languedoc-Roussillon,
PACA, 2004-2008)
La pêche à la petite drague à coquillages (aussi appelée
drague d'étang) est une activité qui se réalise principalement
du mois de septembre au mois de mars, avril, principalement dans
l'étang de Thau, l'étang de Berre et l'anse de Carteau et de
manière beaucoup plus occasionnelle dans les étangs du Gard et
dans les étangs de Bages-Sigean. Les enquêtes sur la flottille
pratiquant la petite drague à coquillages, réalisées sur la
période d'observation 2004-2008, ont permis d'estimer à une
vingtaine le nombre de navires pratiquant cette activité (cf.
tableau ci-dessous) Ces observations sont effectuées dans le
cadre du système d'information halieutique de l'IFREMER (SIH).
Il faut donc, pour connaître la flottille réelle travaillant à
la drague, ajouter à ces navires les navires armés en culture
marine, petite pêche (CPP). Ces navires armés en CPP sont au
nombre de 13.
La flottille totale pratiquant la petite drague à coquillages
est ainsi évaluée à 35 unités.
Le turn-over annuel est très variable pour cette flottille mais
peut atteindre des taux élevé sur la période d'observation (2004-2008).
Il est ainsi de 58 % en 2005. La polyvalence d'activité s'exprime
à l'échelle intra annuelle, puisque ces navires exercent
plusieurs activités de pêche sur une même année, mais aussi
à l'échelle pluriannuelle lorsqu'ils changent d'activité et
contribuent ainsi au taux élevé de turn-over de la flottille.
Tableau 2. Effectifs navires de la
flottille petite drague à coquillages,
aussi appelée drague d'étang (Languedoc-Roussillon, PACA, 2004-2008)
ACTIVITÉ drague étang |
ACTIVITÉ drague barre |
ACTIVITÉS hors PdG |
|
---|---|---|---|
Nombre de navires | 22 | 7 | 18 |
Figure 4. Diagramme des flux
entrants et sortants de la flottille petite drague à coquillages,
aussi appelée drague d'étang ;
le turn-over annuel (noir) est calculé sur les années 2005,2006
et 2007 (Languedoc-Roussillon, PACA, 2004-2008)
3. Etat des principaux stocks exploités par la drague
Une espèce cible est définie comme :
- l'espèce qui apparaît le plus fréquemment dans les captures
;
- l'espèce qui, lorsqu'elle est capturée, a le poids moyen de
capture le plus élevé.
La composition des captures réalisées à la drague montre que
les principales espèces cibles sont les suivantes :
- drague barre : murex droit épine. Cette espèce représente 97
% des captures en poids moyen capturés par marée. L'actualisation
des données relatives aux captures réalisées par la drague
barre à partir des données obtenues en 2011 au moyen d'observations
au débarquement montre que le murex droit épine est la
principale espèce cible de la drague barre ;
- petite drague à coquillages : la moule d'Europe est la
principale espèce capturée en poids moyen capturés par marée.
Composition spécifique des captures
Figure 5. Bilan des observations au
débarquement des marées réalisées par les navires dont les
captures
ont été réalisées par un engin de type drague barre (aussi
appelé drague à coquillages) (Languedoc-Roussillon, PACA, 2011)
Le murex droit épine (Bolinus brandaris) est une espèce de
mollusques appartenant à la classe des gastéropodes et à la
famille des muricidés. Ce gastéropode est présent en
Méditerranée et s'étend progressivement dans l'Atlantique
proche. Il se rencontre sur les fonds sableux ou vaseux entre 5
et 50 m de profondeur, mais est rapporté jusqu'à 200 m. Plus
rarement, il peut également se rencontrer sur les fonds rocheux
peu profonds. La réglementation européenne et nationale ne fixe
pas de taille minimale de capture pour cette espèce.
La moule d'Europe (Mytilus galloprovincialis) est un mollusque
bivalve qui appartient à la famille des mytilidés. On la
retrouve sur des fonds de nature variée, soit durs (rocheux,
graveleux) soit meubles (sableux, vaseux) où elle se fixe par le
byssus. Cette espèce est très présente dans les eaux
saumâtres des lagunes côtières. La moule d'Europe est
également exploitée par l'aquaculture. Son élevage en
Méditerranée se fait sur des cordes suspendues fixées à des
bouées ou à des parcs fixes.
Les espèces cibles de la drague ne font pas l'objet d'évaluation
de stocks. Aussi, l'état initial de référence des stocks
exploités par la drague est, à ce stade, établi à partir d'un
point de référence établi à partir de la capture par unité d'effort
détaillée dans la partie 2 « Objectifs de gestion des
ressources halieutiques » du présent plan. L'évolution de l'état
de ces stocks sera évaluée selon l'atteinte de ce point de
référence.
En complément, l'organisation d'opérations pilotes d'évaluation
des gisements sur les principaux sites d'exploitation des
espèces cibles exploitées par la drague pourrait permettre d'améliorer
les connaissances sur l'abondance locale de ces espèces.
2. Objectifs de gestion pour les principales espèces cibles exploitées par la pêche professionnelle à la drague en mer Méditerranée
Les principales espèces cibles de la drague ont été
définies et identifiées au chapitre 2, point 3.
Le plan de gestion pour la drague adopte comme objectifs de
gestion des ressources halieutiques exploitées par cette
activité de pêche des points de référence révisables. Compte
tenu des données disponibles, ce plan utilise la capture par
unité d'effort de référence pour les principales espèces
cibles capturées par la drague. Le niveau de capture par unité
d'effort de référence pour une espèce est considéré à l'échelle
de la pêcherie à la drague qui cible cette espèce. Ces
captures par unité d'effort constituent un indice direct de l'abondance
de ces espèces et sont exprimées en kilogrammes par marée, sur
une moyenne annuelle.
Les points de référence permettant d'estimer l'abondance de ces
stocks ont été définis en utilisant les résultats de
campagnes d'échantillonnage des débarquements sur un
échantillon de navires pratiquant la drague au cours de la
période 2007/2012.
Figure 6. Données relatives aux
captures de murex (murex droit épine et murex tuberculé)
obtenues à partir des campagnes d'échantillonnages des
débarquements (OBSDEB) sur un échantillon de navires pratiquant
la drague barre au cours de la période 2007-2012
MUREX - DRAGUE BARRE | DONNÉES SUR LA
PÉRIODE 2007-2012 |
||
---|---|---|---|
Nombre de marées observées |
107 |
||
Nombre de navires observés |
19 |
||
Rang espèce/ métier |
1 |
||
Occurrence |
100 % |
||
Capture totale (kg) |
3 886 |
||
Capture moyenne (kg/ marée) |
36 |
||
CPUE annuelle (kg/ marée) |
36 |
||
Capture min/ navire (kg/ marée) |
1 |
||
Capture max/ navire (kg/ marée) |
180 |
Figure 7. Données relatives aux captures de moules d'Europe
(Mytilus galloprovincialis) obtenues à partir des campagnes d'échantillonnages
des débarquements (OBSDEB) sur un échantillon de navires
pratiquant la petite drague à coquillages au cours de la
période 2007-2012
MOULE D'EUROPE petite drague à coquillages |
DONNÉES SUR LA
PÉRIODE 2007-2012 |
||
---|---|---|---|
Nombre de marées observées |
39 |
||
Nombre de navires observés |
10 |
||
Rang espèce/ métier |
1 |
||
Occurrence |
100 % |
||
Capture totale (kg) |
55 210 |
||
Capture moyenne (kg/ marée) |
1 416 |
||
CPUE annuelle (kg/ marée) |
1 416 |
||
Capture mini/ navire (kg/ marée) |
60 |
||
Capture max/ navire (kg/ marée) |
3 800 |
En l'état des connaissances disponibles, les points de
référence - exprimés en capture par unité d'effort estimée -
pour les principales espèces ciblées par la drague sont les
suivants :
PLAN DE GESTION DRAGUE | POINTS DE RÉFÉRENCE | ||
---|---|---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) - engin concerné |
CPUE (kg/ marée) |
||
Murex droit épine (Bolinus brandaris) - drague barre |
36 |
||
Moule d'Europe (Mytilus galloprovincialis) - petite drague à coquillages |
1 400 |
Le plan de gestion pour la pêche à drague vise à maintenir
les captures par unités d'effort moyennes annuelles, exprimées
en kilogrammes de capture par espèce et par marée, au-dessus
des points de référence.
La valeur annuelle de CPUE et la valeur moyenne de CPUE sur les
trois dernières années sont analysées par rapport au point de
référence.
Lorsque le diagnostic CPUE confirme une diminution de l'abondance
de l'espèce, des mesures de réduction de l'effort de pêche
sont adoptées immédiatement et progressivement. Ces mesures
sont détaillées dans le chapitre 1er de la partie relative à
la mise en uvre du plan de gestion pour la drague. Lorsque
le diagnostic CPUE confirme une augmentation de l'abondance, il
sera alors possible d'augmenter le nombre d'AEP disponibles.
Ces mesures sont détaillées dans le chapitre 2 de la partie
relative à la mise en uvre du plan de gestion.
Le suivi des captures par unité d'effort qui servent de points
de référence limite sera régulièrement actualisé et
consolidé à partir d'une amélioration de la connaissance des
captures, voire étendu à d'autres espèces.
3. Mise en uvre du plan de gestion pour la drague
Chapitre 1er
Objectifs de gestion
Article 1er
Objectif de gestion pour la drague à
coquillages
PLAN DE GESTION DRAGUE | POINTS DE RÉFÉRENCE | ||
---|---|---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) - engin concerné | CPUE (kg/ marée) | ||
Murex droit épine (Bolinus brandaris) - drague barre | 36 |
Le plan de gestion pour la pêche à drague vise à maintenir les captures par unités d'effort moyennes annuelles, exprimées en kilogrammes de capture par espèce et par marée, au-dessus des points de référence.
Article 2
Objectifs de gestion pour la petite
drague à coquillages
PLAN DE GESTION DRAGUE | POINTS DE RÉFÉRENCE | ||
---|---|---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) - engin concerné | CPUE (kg/ marée) | ||
Moule d'Europe (mytilus galloprovincialis) - petite drague à coquillages | 1 400 |
Le plan de gestion pour la pêche à drague vise à maintenir les captures par unités d'effort moyennes annuelles, exprimées en kilogrammes de capture par espèce et par marée ou en nombre d'individus capturé par marée, au-dessus des points de référence.
Chapitre 2
Mesures générales d'encadrement de la
pêche à la drague
Article 3
Création d'un régime d'autorisations
européennes de pêche
(modifié par l'arrêté du 15 mai 2015)
La détention d'une AEP est nécessaire pour pouvoir pratiquer
une activité de pêche professionnelle à la petite drague à
coquillages.
Le nombre maximal d'AEP mention "petite drague à
coquillages" (aussi appelée "drague d'étang")
qui peut être attribué simultanément est de 31.
Le nombre maximal d'AEP mention "drague à coquillages"
(aussi appelée "drague barre") qui peut être
attribué simultanément est de 27.
La mention de la pratique de la drague dans les fiches de
déclaration de capture est une condition nécessaire pour que l'AEP
soit attribuée.
Article 4
Interdiction de pêche à la drague au-dessus
de certains habitats protégés
La pêche à la drague est interdite au-dessus des habitats protégés mentionnés à l'article 4 du règlement (CE) n° 1967/2006 et que sont : les prairies sous-marines, les habitats coralligènes et les bancs de maërl, les habitats situés au-delà de mille mètres de profondeur.
Article 5
Espèces cibles et composition des
captures
Les captures cibles de la drague à coquillages sont les
coquillages autres que les fouisseurs selon les termes du
chapitre 1er de l'annexe II du règlement (CE) n° 854/2004 du
Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 fixant les
règles spécifiques d'organisation des contrôles officiels
concernant les produits d'origine animale destinés à la
consommation humaine.
La présence d'organismes marins autres que les coquillages
autorisés ne peut excéder 10 % du poids vif total des captures
présentes à bord.
La petite drague à coquillages peut également être utilisée
pour capturer du naissain de moule. Le naissain de moule ne peut
être pêché qu'en vue de l'approvisionnement de parcs dans
lesquels il sera déposé pour grossissement pour une durée
minimale de six mois. Cette activité se pratique dans le respect
des règles sanitaires applicables aux coquillages.
Article 6
Géolocalisation de l'activité
Tout navire titulaire de l'AEP drague s'engage à embarquer une balise de géolocalisation si la demande lui est faite par les services de l'Etat en charge de la délivrance des AEP.
Article 7
Mesures de gestion en cas de non-atteinte
des objectifs de gestion des ressources halieutiques
Si les objectifs de gestion ne sont pas atteints fin 2014, le
contingent d'autorisations européennes de pêche de la (ou des)
activité (s) concernée (s) (drague barre et/ ou petite drague
à coquillages) est réduit de 10 % en 2015.
Si les objectifs de gestion ne sont toujours pas atteints fin
2015, l'effort de pêche de la (ou des) activité (s) concernée
(s) (drague barre et/ ou petite drague à coquillages), exprimé
en jours de pêche et calculé sur la période 2014-2015, est
réduit de 10 % en 2016.
Si les objectifs de gestion sont atteints fin 2014, le contingent
d'autorisations européennes de pêche de la (ou des) activité (s)
concernée (s) (drague barre et/ ou petite drague à coquillages)
est augmenté de 10 %.
Si les objectifs de gestion sont à nouveau atteints fin 2015, l'effort
de pêche de la (ou des) activité (s) concernée (s) (drague
barre et/ ou petite drague à coquillages), exprimé en jours de
pêche et calculé sur la période 2014-2015, est augmenté de 10
% en 2016.
Chapitre 3
Mesures spécifiques d'encadrement de l'activité
de pêche
à la drague à coquillages (aussi appelée « drague barre »)
Article 8
Caractéristiques techniques autorisées
La longueur du navire hors tout doit être inférieure ou
égale à 12 mètres.
La drague doit respecter les caractéristiques suivantes :
a) La partie inférieure de l'armature métallique est
exclusivement constituée d'une barre plate non coupante sans
dent et sans patin ou volet plongeur ;
b) Les systèmes de dragues hydrauliques sont interdits ;
c) L'armature métallique de l'engin, y compris la patte d'oie,
ne doit pas excéder 90 kilogrammes ;
d) Le maillage minimal est de 55 millimètres.
e) La longueur maximale de la barre est de 3 mètres.
La présence à bord d'autres engins de pêche que la drague à
coquillage est interdite.
Article 9
Zones et périodes de pêche
La pêche au moyen d'une drague à coquillages est uniquement
autorisée en mer. Son utilisation est interdite à une distance
inférieure à 0,3 nautique de la côte.
Chaque prud'homie peut définir des règles plus restrictives que
celles du présent plan de gestion sur son territoire de
compétence.
L'activité est interdite les week-ends et les jours fériés.
En Languedoc-Roussillon, les règles d'encadrement de la pêche
à la drague établies par les prud'homies sont les suivantes :
Saint-Cyprien : autorisé.
Saint-Laurent-de-la-Salanque-Barcarès : interdit.
Leucate : interdit.
Bages-Port-la-Nouvelle : autorisé.
Gruissan : interdit.
Valras : interdit.
Agde : interdit.
Thau-Ingrill : interdit.
Sète-Mole : autorisé.
Palavas : interdit.
Grau-du-Roi : autorisé.
L'activité est autorisée de 3 heures jusqu'à 15 heures.
Chapitre 4
Mesures spécifiques d'encadrement de l'activité
de pêche à la petite drague à coquillages (aussi appelée «
drague d'étang »)
Article 10
Mesures techniques
La longueur du navire hors tout est inférieure ou égale à
12 mètres. La puissance maximale du moteur est de 85 kilowatts.
La présence à bord d'autres engins de pêche que la drague d'étang
est interdite. La pratique de cette activité est limitée à une
seule petite drague à coquillages par navire.
La petite drague à coquillages doit respecter les
caractéristiques suivantes :
a) La partie inférieure de l'armature métallique est
exclusivement constituée d'une barre plate non coupante sans
dent et sans patin ou volet plongeur ;
b) Les systèmes de dragues hydrauliques sont interdits ;
c) Avoir une longueur maximale de 1,25 mètre ;
d) L'armature métallique de l'engin, y compris la patte d'oie,
ne doit pas excéder 35 kilogrammes ;
e) Le maillage minimal est de 75 millimètres ;
f) L'utilisation d'une seule drague à bord ;
La présence à bord d'autres engins de pêche que la petite
drague à coquillages est interdite.
Article 11
Zones et périodes
de pêche
L'activité de petite drague à coquillages est autorisée
dans les lagunes et dans la bande littorale des 3 nautiques. L'utilisation
de la petite drague à coquillage est interdite à moins de 0,3
mille nautique de la côte, conformément à l'article 13 du
règlement (CE) n° 1967/2006.
En Provence-Alpes-Côte d'Azur, la pêche à la petite drague à
coquillages dans le golfe de Fos est exclusivement autorisée
dans l'anse de Carteau. L'activité est autorisée du lever du
soleil à midi. L'activité est autorisée aux dates prises par
arrêté préfectoral portant fixation des dates de pêche des
coquillages, échinodermes, gastéropodes et tuniciers.
Dans les lagunes de Languedoc-Roussillon, les périodes d'activité
ont lieu du 15 octobre au 30 avril.
L'activité est autorisée de 8 heures jusqu'à 14 heures.
L'activité est interdite les week-ends et les jours fériés.
En Languedoc-Roussillon, la petite drague à coquillages est
actuellement réglementée dans les zones suivantes :
Saint-Cyprien : interdit.
Saint-Laurent-de-la-Salanque-Barcarès : autorisé sur Salses-Leucate
du 15 octobre au 20 janvier.
Leucate : autorisé sur Salses-Leucate du 15/10 au 20/01.
Bages-Port-la-Nouvelle : interdit.
Gruissan : interdit.
Valras : autorisé pour naissain dans l'embouchure.
Agde : pas de lagune sur cette prud'homie.
Thau-Ingrill : autorisé sur Thau du 15 octobre au 30 avril.
Sète-Mole : pas de lagune sur cette prud'homie.
Palavas : interdit.
Grau-du-Roi : pas de professionnel concerné.
Chapitre 5
Mise en uvre du contrôle, du
système de pilotage,
du suivi et de l'évaluation scientifique
Article 12
Contrôle
Les actions de contrôle des activités de pêche maritime
pratiquées au moyen de drague visent en priorité :
- le respect du maillage et des caractéristiques techniques
autorisés pour les dragues ;
- le respect des zones autorisées de pêche ;
-le respect des tailles minimales de captures ;
- le respect des obligations déclaratives (journaux de pêche,
fiches de pêche, déclarations de débarquement et notes de
vente, complétude et qualité des données, respect des délais
de transmission) ;
- la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non
réglementée.
Article 13
La mise en uvre du système de
pilotage
Le système de pilotage mis en uvre dans le cadre du
présent plan de gestion repose sur les éléments suivants :
- l'attribution annuelle d'autorisations européennes de pêche ;
- la mise en uvre d'un plan de suivi et d'échantillonnage
sur le modèle de la Data Collection Framework (DCF) mais modulé
en fonction des objectifs du présent plan ;
- la mise en uvre d'un programme spécifique de
géolocalisation des navires de moins de 12 mètres pour les
activités concernées par les plans de gestion afin d'acquérir
des données précises sur la localisation des navires, le temps
de trajet, le temps de pêche effectif, la localisation des
opérations de pêche et la profondeur à laquelle sont immergés
les engins de pêche.
Article 14
Suivi et évaluation scientifique
Il est mis en place un suivi scientifique sur les points
suivants :
- l'acquisition et le traitement de données relatives aux
captures réalisées par les navires de moins de 12 mètres. Ces
données sont collectées conformément aux méthodes du système
d'information halieutique (SIH) de l'IFREMER. Ces méthodes sont
définies et détaillées dans le programme français de collecte
des données, adopté en application du règlement (CE) n° 199/2008
;
- une évaluation annuelle des objectifs de gestion retenus pour
les principales espèces cibles ;
- l'acquisition et le traitement des données issues du système
de géolocalisation, notamment les données permettant de
qualifier la distribution de l'effort de pêche selon les
distances à la côte, les bathymétries et les habitats, lorsque
ces données sont disponibles ;
- l'évaluation de l'impact socio-économique de l'application du
plan de gestion et des dispositions du règlement (CE) n° 1967/2006
à travers l'exploitation des données collectées dans le cadre
du règlement (CE) n° 199/2008.
4. Intégration du plan de gestion pour la drague en
Méditerranée dans la réglementation nationale
La réglementation générale sur l'exercice et l'encadrement
de la pêche maritime s'applique en Méditerranée et notamment
le décret n° 90-94 du 25 janvier 1990 pris pour l'application
du titre II et du titre IV du livre IX du code rural et de la
pêche maritime.
Le présent plan de gestion entre en vigueur en droit français
par arrêté ministériel.
La mise en uvre du plan de gestion Méditerranée pour la
drague repose sur les textes réglementaires suivants :
- arrêté du 22 avril 2011 établissant les modalités de
gestion des régimes d'autorisations relatifs aux engins de
pêche applicables aux navires français de pêche
professionnelle immatriculés en Méditerranée ;
- arrêté du 28 janvier 2013 portant création d'une
autorisation européenne de pêche pour la pêche professionnelle
à la drague en mer Méditerranée par les navires battant
pavillon français, publié au Journal officiel de la République
française du 27 février 2013 ;
- arrêté du 8 mars 2013 portant modification de certaines
dispositions applicables à la pêche professionnelle à la
drague, à la senne tournante coulissante et à la senne de plage
en mer Méditerranée par les navires battant pavillon français,
publié au Journal officiel du 10 mars 2013 ;
- arrêté du 19 décembre 1994 portant réglementation technique
pour la pêche professionnelle en Méditerranée continentale,
version consolidée au 25 avril 2013 ;
- arrêté du préfet de région PACA n° 99-162 du 10 juin 1999
modifié précisant les conditions d'exercice de la pêche dans
les eaux de la Méditerranée continentale.
Les orientations de contrôle prévues par le présent plan de
gestion sont reprises dans le plan national bisannuel 2012-2013
de contrôle des pêches maritimes et des produits de la pêche
et de l'aquaculture et seront détaillées dans le plan
interrégional de contrôle Méditerranée.
A N N E X E I I
PLAN DE GESTION POUR LA PÊCHE
PROFESSIONNELLE AU GANGUI EN MER MÉDITERRANÉE PAR LES NAVIRES
BATTANT PAVILLON FRANÇAIS
Mise en uvre du règlement (CE) n° 1967/2006 du
Conseil du 21 décembre 2006 concernant des mesures de gestion
pour l'exploitation durable des ressources halieutiques en
Méditerranée
TABLE DES MATIÈRES
1. Présentation du plan de
gestion pour la pêche professionnelle au gangui en
Méditerranée
Chapitre 1er.
Présentation du plan de gestion pour la pêche professionnelle
au gangui
1. Principes et contenu du plan de gestion
2. Références
3. Calendrier de mise en uvre
Chapitre 2. - Présentation synthétique des activités de pêche
professionnelle en Méditerranée française et de l'activité de
pêche professionnelle au gangui
1. Présentation des activités de pêche professionnelle en
Méditerranée
2. Présentation des activités de pêche professionnelle au
gangui en mer Méditerranée
a) Description de la pêche au gangui
b) Etat des principaux stocks exploités par le gangui
2. Objectifs de gestion pour les principales espèces cibles
exploitées par le gangui en Méditerranée
3. Mise en uvre du plan de gestion pour le gangui
Chapitre 1er. - Objectifs de gestion
Chapitre 2. - Mesure d'encadrement de la pêche au gangui
Chapitre 3. - Mise en uvre de dérogations prévues par le
règlement (CE) n° 1967/2006
Demande de dérogation à la distance minimale d'utilisation
applicable aux engins remorqués, au titre de l'article 13,
paragraphes 5 et 9
Demande de dérogation visant à autoriser la pratique du gangui
au-dessus des habitats protégés, conformément à l'article 4,
paragraphe 5, du règlement (CE) n° 1967/2006
Chapitre 4. - Mise en uvre du contrôle, du système de
pilotage, du suivi et de l'évaluation scientifique.
4. Intégration du plan de gestion pour le gangui en
Méditerranée dans la réglementation nationale
1. Présentation du plan de gestion pour la pêche professionnelle au gangui en Méditerranée
L'article 19 du règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du 21
décembre 2006 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation
durable des ressources halieutiques en Méditerranée prévoit
que les Etats membres de l'Union européenne riverains de la
Méditerranée adoptent des plans de gestion pour les activités
de pêche maritime professionnelle pratiquées au moyen de
chaluts, de sennes de bateau, de sennes de plage, de sennes
tournantes coulissantes et de dragues dans leurs eaux
territoriales.
La France a choisi de définir et de mettre en uvre les
plans de gestion pour les activités de pêche maritime
professionnelle en Méditerranée au travers d'une approche par
engins et métiers. Chacun des engins mentionnés ci-dessus
pratiqués dans les eaux françaises fait l'objet d'un plan de
gestion spécifique qui organise une régulation des flottilles
et de leur activité afin de stabiliser l'effort de pêche et de
garantir une gestion durable des ressources halieutiques
exploitées. Cette régulation des activités n'est pas exclusive
d'une gestion spécifique des captures. La première étape des
plans de gestion est de porter au niveau de l'autorisation
européenne de pêche les contingentements existants de navires
autorisés à pratiquer un métier et d'adopter un
contingentement pour les métiers qui n'étaient pas soumis à
cet encadrement afin de stabiliser les niveaux d'activité.
Les pêcheries françaises concernées par ces plans de gestion s'étendent
au-delà de la limite extérieure des eaux territoriales
françaises. Par conséquent, le champ d'application des plans de
gestion concerne tous les navires de pêche sous pavillon
français travaillant en Méditerranée. Par ailleurs, la France
vient de procéder à l'extension de sa zone économique
exclusive en Méditerranée ce qui lui permettra d'atteindre un
niveau territorial de gestion cohérent avec une politique de
gestion des ressources halieutiques, notamment au travers de la
mise en uvre des plan de gestion communautaires prévus par
l'article 18 du règlement (CE) n° 1967/2006.
Chapitre 1er
Présentation du plan de gestion pour la
pêche professionnelle au gangui
1. Principes et contenu du plan de gestion
a) Le plan de gestion vise à maintenir durablement les
activités de pêche maritime professionnelles en Méditerranée
en garantissant une exploitation durable des stocks et des
écosystèmes marins. Il est élaboré conformément à l'approche
de précaution et tient compte des recommandations de la
commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM)
et des avis scientifiques récents, notamment ceux du comité
scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP) et du
Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM).
b) Le plan de gestion intègre les enjeux socio-économiques et
vise à maintenir la polyvalence des activités de pêche
maritimes artisanales en Méditerranée ainsi que l'exercice de l'activité
de pêche au gangui dans ses pratiques et caractéristiques
techniques traditionnelles et connues.
c) Le plan contient des objectifs pluriannuels de gestion des
ressources halieutiques exploitées. Le plan et sa mise en
uvre sont évalués. Cette évaluation peut conduire à la
révision du plan et à la révision des objectifs de gestion en
fonction de l'actualisation et de l'amélioration des
connaissances scientifiques. Cette évaluation peut, en cas de
non-atteinte des objectifs de gestion, conduire à l'adoption de
mesures de gestion complémentaires.
d) Le plan de gestion définit les mesures qui permettent d'atteindre
les objectifs de gestion durable des ressources halieutiques
exploitées par le gangui. Les mesures devant figurer dans les
plans de gestion sont proportionnées par rapport aux objectifs
de gestion et au calendrier prévu pour les atteindre. Le choix
de ces mesures tient compte de leurs conséquences socio-économiques.
e) Le plan de gestion a été élaboré à partir des données
recueillies durant la période d'observation 2004-2008 qui a
permis l'étude de la pêcherie au gangui. Certaines données ont
été actualisées lorsque cela apparaissait pertinent, notamment
pour définir les choix de gestion.
f) Le préfet de région compétent et les organisations
professionnelles des pêches maritimes (comité régionaux et
départementaux des pêches maritimes et des élevages marins,
prud'homies) conservent leurs compétences en matière de
réglementation des pêches maritimes et peuvent édicter, dans
le respect des objectifs prévus par le plan de gestion, des
règles complémentaires ou plus strictes que celles prévues par
le plan de gestion.
2. Références
Les éléments scientifiques qui ont permis l'élaboration des
plans de gestion sont les suivants :
- choix et mise en uvre d'une solution de géolocalisation
des navires de pêche de moins de 12 mètres, rapport de l'IFREMER
d'avril 2011 ;
- cartographie des herbiers de posidonies et des aires marines
protégées, rapport de l'Agence des aires marines protégées,
mars 2013 ;
- étude de l'IFREMER sur la sélectivité du gangui à panneaux
des côtes varoises, analyse comparative de l'application de la
maille de 40 mm, avril 2010, HMT/ RH Sète 2010-002 ;
- indicateurs et diagnostics des activités de pêche concernées
: chalutage, sennes tournantes, dragues, ganguis et sennes de
plage (extrait du rapport de l'IFREMER d'avril 2010 en réponse
à la saisine 09-2829 de la DPMA concernant le plan de gestion
Méditerranée, conformément aux dispositions de l'article 19 du
règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- indicateurs et diagnostics sur les espèces exploitées par les
activités de pêche : chalutage, sennes tournantes, dragues,
ganguis et sennes de plage (extraits du rapport de l'IFREMER d'avril
2010 produit en réponse à la saisine 09-2829 de la DPMA
concernant le plan de gestion Méditerranée, conformément aux
dispositions de l'article 19 du règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- rapport final sur l'étude de la pratique de la pêche aux
ganguis et à la senne de plage en région PACA, IDEE-CREOCEAN-OCEANIC
DEVELOPMENT, septembre 2002 ;
- indicateurs et diagnostics économiques des flottilles
concernées par le plan de gestion (rapport de l'IFREMER avril
2011 produit en réponse à la saisine 10 - 2493 de la DPMA
concernant le plan de gestion Méditerranée, conformément aux
dispositions de l'article 19 du règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- le rapport du comité scientifique, technique et économique
des pêches sur l'évaluation des stocks de Méditerranée (CSTEP
12-19) de novembre 2012.
3. Calendrier de mise en uvre
a) L'élaboration des plans de gestion et la première phase
de leur mise en uvre (2013-2014).
La première phase de mise en uvre du plan de gestion vise
à créer les conditions et les outils permettant de prévenir un
accroissement du nombre d'unités pratiquant la pêcherie soumise
à plan de gestion et à prévenir tout accroissement de leur
effort de pêche et de leur impact sur les espèces et les
écosystèmes exploités. Par conséquent, les objectifs et
mesures de gestion visent à stabiliser les niveaux d'activité
afin de permettre une amélioration et a minima de garantir la
stabilité des niveaux d'abondance constatés sur les dernières
années.
Afin d'assurer la bonne mise en uvre du plan de gestion, un
comité de pilotage est constitué sous la responsabilité du
ministre en charge des pêches maritimes, avec la participation
des représentants de la pêche professionnelle. Ce comité de
pilotage établit un diagnostic sur la réalisation du plan de
gestion et propose des arbitrages selon une périodicité au
moins annuelle. Il est animé par le directeur interrégional de
la mer Méditerranée.
b) La première étape de révision, en 2014.
Au cours du second semestre 2014, un bilan suivi d'un réexamen
des objectifs et des modalités de gestion sera réalisé sur la
base des éléments suivants :
- bilan de l'acquisition de données relatives à l'état des
ressources halieutiques exploitées, à l'impact environnemental
des activités suivies par géolocalisation ;
- évaluation de la progression vers les objectifs de gestion des
ressources halieutiques exploitées et de l'efficacité des
outils de gestion et du mécanisme de pilotage.
Sur la base de ce bilan une révision du plan de gestion pourra
être proposée à la Commission européenne pour la fin d'année
2014.
c) La seconde étape de mise en uvre (2014-2016).
La seconde phase (2014-2016) consiste à vérifier si les
objectifs de gestion sont atteints. Si les objectifs de gestion
sont atteints, la mise en uvre du plan permettra alors un
maintien du niveau maximal autorisé de l'effort de pêche,
compatible avec le respect des objectifs de gestion. Dans le cas
où les objectifs de gestion ne sont pas atteints, des mesures de
réduction de l'effort de pêche, telles que détaillées dans l'article
7 du présent plan sont mises en uvre.
Chapitre 2
Présentation synthétique des activités
de pêche professionnelles en Méditerranée française et de la
pêche professionnelle au gangui
1. Présentation des activités de pêche professionnelle en Méditerranée
Les pêcheries françaises de Méditerranée sont réparties
entre deux zones : la première regroupe les zones de pêche du
golfe du Lion et celles des côtes continentales françaises à l'ouest
du golfe de Gênes (GSA07) et la GSA08 couvrant les zones de
pêche de Corse. A ces pêches maritimes, littorales et du large,
s'ajoutent, d'une part, une activité de pêche lagunaire
intéressant plus d'une vingtaine de lagunes dont la majeure
partie borde le littoral du golfe du Lion et, d'autre part, une
activité hauturière couvrant l'ensemble de la Méditerranée,
la pêche du thon rouge à la senne tournante. A l'exception de
cette dernière, le golfe du Lion, grâce à son large plateau
continental (15 000 km ²) et l'importance de ses lagunes (49 734
ha) sur le littoral, regroupe la majeure partie de l'activité
halieutique française en Méditerranée et de sa production. A l'inverse,
à l'est de Martigues et en Corse, les profondeurs de plus de 200
mètres sont très proches du littoral et les surfaces
exploitables par la pêche se localisent dans la bande côtière.
Les différents métiers peuvent se définir en trois grands
groupes : le chalutage, la pêche des poissons pélagiques à la
senne tournante, et un ensemble de métiers divers pratiqués d'une
façon polyvalente et à petite échelle, principalement à la
côte et dans les lagunes.
La flottille de pêche de Méditerranée continentale (golfe du
Lion et côtes provençales) compte 1 120 navires et 2 003 marins.
15 % de ces navires sont concernés par un plan de gestion pris
en application de l'article 19 du règlement (CE) n° 1967/2006.
L'activité de pêche en Corse est répartie sur l'ensemble de
son littoral (1 043 km) avec 50 % des unités de pêche
regroupées dans le golfe d'Ajaccio. La flottille est composée
de 205 unités artisanales. 10 % de ces navires sont concernés
par un plan de gestion pris en application de l'article 19 du
règlement (CE) n° 1967/2006.
2. Présentation de l'activité de pêche professionnelle au gangui en mer Méditerranée
a) Description de la pêche au gangui :
La pêche au gangui est une pratique très ancienne, qui
remonterait au xe siècle. Le gangui était alors remorqué à la
voile, notamment dans les étangs et dans les salins.
L'ordonnance de Colbert d'août 1681 définit en ses pages 507 et
511 le gangui comme engin de pêche et interdit son usage pendant
certains mois de l'année.
Les ganguis constituent une catégorie d'arts traînants qui se
caractérisent par leurs dimensions réduites et la faible
vitesse à laquelle ils sont remorqués (entre 1,5 et 3 noeuds).
Ces engins sont exclusivement utilisés par les petits métiers
dans la bande côtière.
Il existe deux types de ganguis, selon qu'ils utilisent un
gréément à panneaux divergents (1) ou une armature fixe (2).
Figure 1. Schémas d'un gangui à panneaux et d'un
petit gangui
La classification suivante peut être retenue pour qualifier les
différents types de gangui, en considérant l'engin utilisé,
les espèces cibles et la zone de pêche :
Ganguis à armature fixe :
- « petits ganguis » : l'armature mesure 1,5 mètre à 2,5
mètres de large et 0,7 mètre de hauteur. Son utilisation est
saisonnière et cet engin cible la « soupe », les oursins ou
les crevettes suivant la zone de pêche ;
- ganguis à patins : l'armature mesure de 4 à 5 mètres de
largeur. Cet engin est utilisé sur toute l'année et cible les
mêmes espèces que le gangui « à fonds durs » (ci-dessous).
Ganguis à panneaux :
- ganguis « à fonds durs » : cet engin est utilisé avec des
panneaux généralement en bois avec des armatures en fer, l'ensemble
pesant entre 50 et 60 kilogrammes. Le gangui à fonds durs est
utilisé toute l'année ;
- ganguis « à fonds mous » : cet engin est utilisé avec des
panneaux généralement en fer, d'un poids de 90 kilogrammes. Le
gangui à fonds mous est utilisé toute l'année, généralement
dans des zones plus profondes que les herbiers (entre 28 et 100
mètres de profondeur) ;
- gangui à violets : cet engin est utilisé avec des panneaux
généralement en bois avec des armatures en fer, l'ensemble
pesant entre 50 et 60 kilogrammes de septembre à avril, sur des
fonds accidentés et sur des profondeurs allant jusqu'à 70
mètres.
Plusieurs études ont analysé et quantifié l'impact des engins
de pêche de type « gangui » sur l'environnement et concluent
à un impact restreint sur les herbiers de posidonie lorsque les
pratiques traditionnelles sont respectées.
La superficie de l'herbier de posidonie en Méditerranée
française, matte morte identifiée comprise, est estimée à
environ 980 km ², dont environ 6 % de matte morte. L'information
sur le pourcentage de recouvrement des herbiers n'étant pas
disponible pour toutes les études, cette superficie d'herbier à
Posidonia oceanica estimée intègre tout type de recouvrement.
Il est important de noter que nombre d'herbiers en très mauvais
état présentant une faible densité, ne sont en général pas
détectés par les techniques de prospection acoustique. Il en
résulte une sous-estimation non négligeable des surfaces d'herbier.
De même, les mattes mortes sont très difficilement détectables
et largement sous évaluées. Cette surface de 980 kilomètres
carrés n'inclut pas les autres herbiers (Cymodocea nodosa,
Zostera marina et Zostera noltii) actuellement moins bien connus,
dont la cartographie (en mer) a été lancée en 2010 dans le
cadre du programme CARTHAM.
La surface d'herbiers de posidonie (Posidonia oceanica) qui se
situent dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est de 320
kilomètres carrés.
L'estimation de la surface maximale d'herbiers pouvant être
balayés par les ganguis à panneaux est de 76 kilomètres
carrés en 2013. Il s'agit d'une estimation haute basée sur des
paramètres positionnés à leur valeur maximale.
L'estimation de la surface maximale d'herbiers pouvant être
balayés par les petits ganguis est de 12 kilomètres carrés en
2013. Il s'agit d'une estimation haute basée sur des paramètres
positionnés à leur valeur maximale.
La surface estimée d'herbiers de posidonie pouvant être
balayée par les ganguis est ainsi de 88 kilomètres carrés,
soit 27,5 % de la surface de posidonie de la région Provence-Alpes-Côte
d'Azur et 9 % de la surface de posidonie des eaux territoriales
françaises en Méditerranée. Cette estimation utilise des
paramètres qui ont été positionnés au maximum de leur valeur.
Il apparaît ainsi que les activités de pêche concernées ne
portent pas sur plus de 33 % de l'aire couverte par les prairies
sous-marines de posidonies dans la zone relevant du plan de
gestion et ne portent pas sur plus de 10 % des praires sous-marines
des eaux territoriales de la France.
Cette estimation de la surface d'herbier soumise à une activité
de pêche par les ganguis a été réalisée selon la
méthodologie suivante :
Surface pêchée = surface du trait (écartement entre pointes
pour le gangui à panneau ou largeur de l'engin pour le petit
gangui × longueur du trait) (1) :
× Nombre de traits par jour (2).
× Nombre de jours de pêche par an (3).
× Nombre de navires en activité (4).
× Taux de répétition annuel des traits (5).
(1) Les paramètres caractéristiques de l'engin de pêche et de son usage ont été mesurés sur un échantillon : Pour le gangui à panneau : écartement entre pointes des ailes du gangui : 8 à 10 mètres. Pour le petit gangui : largeur maximale de l'engin de 2,5 mètres : Ouverture verticale : 0,8 à 1 mètre. Vitesse de traction sur le fond : 1 nud. Durée moyenne du trait : 1 h 30, dont 1 h 15 engin posé pour le gangui à panneau, 0 h 30 pour le petit gangui. (2) (3) (4) Le nombre de traits journaliers, de jours de pêche dans l'année et de navires en activité sont fixés au plafond des valeurs observées, ce qui maximisera l'estimation de surface pêchée. Nombre de traits journaliers : 5 traits. Ce nombre de traits par jour est la moyenne des journées et des navires les plus actifs dans notre échantillon de marées observées. Nombre de jours de pêche : 150 jours/ an pour le gangui à panneaux. Ce nombre correspond à un maximum qui peut être réalisé par un bateau dans des conditions météorologiques favorables, et sans limitation du jour de la semaine pour réaliser une activité de pêche 50 jours par an pour le petit gangui, ce nombre correspond au nombre maximal de jours de pêche autorisés par an pour le petit gangui. Nombre de navires en activité : 22 pour le gangui à panneaux et 14 pour le petit gangui (maximums autorisés par le plan de gestion). (5) Le taux de répétition annuel des traits pour la flottille en activité est le rapport moyen entre le nombre de traînes distinctes utilisées et le nombre de traits réalisés dans l'année. La traîne est la trajectoire sur laquelle un pêcheur sait pouvoir réaliser un trait de pêche. Chaque pêcheur connaît sa liste de traîne qui constitue son « catalogue » des zones dans lesquelles il va pouvoir choisir chaque jour où réaliser ses actions de pêche. Le taux de répétition correspond donc à un choix stratégique : - des traits réalisés de manière très répétitive sur un nombre de sites restreint ; - une grande diversité dans les traînes utilisées, en fonction des saisons et des résultats antérieurs. Ce taux de répétition est au maximum égal à 1, si aucun trait de pêche n'est renouvelé sur la même traîne dans l'année. Il décroît vers zéro plus le nombre de traînes différentes réalisées dans l'année est réduit. Nous avons choisi de considérer qu'il n'existe pas de traîne partagée entre plusieurs pêcheurs et que son taux de répétition individuel moyen est de 0,20, ce qui correspond à une pratique de réalisation moyenne de cinq fois dans l'année pour une même traîne. Cette hypothèse haute du taux de répétition maximise la surface de pêche estimée.
Tableau 1. Estimation de la surface
d'herbiers de posidonies (Posidonia oceanica) exploitée par la
flottille pêchant au gangui à panneaux en 2013
GANGUI À PANNEAUX | ||
---|---|---|
Largeur engin (écartement des pointes) |
10 |
mètres |
Vitesse de traction |
1 |
nud |
Vitesse de traction |
1 852 |
mètres/heure |
Durée trait |
1,25 |
heure décimale |
Surface unitaire du trait |
23 150 |
mètres carrés |
Nombre moyen traits/jours |
5 |
traits |
Nombre jours pêche |
150 |
jours |
Nombre navires |
22 |
navires |
Taux de répétition annuel des traits |
0,2 |
|
Estimation surface totale exploitée |
7 635 000 |
mètres carrés |
76 |
kilomètres carrés |
Tableau 2. Estimation de la surface
d'herbiers de posidonies (Posidonia oceanica) exploitée par la
flottille pêchant au petit gangui en 2013
PETIT GANGUI | ||
---|---|---|
Largeur engin |
2,5 |
mètres |
Vitesse de traction |
1 |
nud |
Vitesse de traction |
1 852 |
mètres/heure |
Durée trait |
0,37 |
heure décimale |
Surface unitaire du trait |
1 713,1 |
mètres carrés |
Nombre moyen traits/jours |
5 |
traits |
Nombre maximal de jours pêche |
50 |
jours |
Nombre maximum de navires |
14 |
navires |
Taux de répétition des traits |
0,2 |
|
Estimation surface totale exploitée |
1 199 170 |
mètres carrés |
12 |
kilomètres carrés |
Tableau 3. Surface d'herbiers de
posidonies (Posidonia oceanica) exploitée par la flottille
pêchant au gangui en 2013 et respect des pourcentages fixés à
l'article 4, paragraphe 5 ii, du règlement (CE) n° 1967/2006
Surface totale d'herbiers à posidonies dans les eaux territoriales françaises |
980 |
km² |
Surface totale d'herbiers à posidonies dans les eaux concernées par le plan de gestion gangui (région PACA) |
320 |
km² |
Estimation surface de posidonie exploitée par le gangui à panneaux |
76 |
km² |
Estimation surface exploitée par le petit gangui |
12 |
km² |
Estimation surface totale de posidonie exploitée par le gangui (petit gangui et gangui à panneaux) |
88 |
|
Ratio surface de posidonie exploitée par le gangui/surface posidonies dans les eaux concernées par le plan de gestion gangui (région PACA) |
27,5 |
% |
Ratio surface de posidonie exploitée par le gangui/surface posidonie dans les eaux territoriales françaises |
9,0 |
% |
Les zones d'activité des navires pêchant au gangui à panneaux vont du territoire de la prud'homie de Cassis (département des Bouches-du-Rhône) à celui de la prud'homie de Sainte-Maxime (département du Var) et se concentrent surtout dans le département du Var sur le secteur de Toulon. Pour la période d'observation 2004-2008, l'examen de la flottille pêchant au gangui à panneaux permet de dénombrer 30 navires pratiquant cette activité. La flottille de pêche au gangui à panneaux est caractérisée par le faible taux de turn-over mais aussi par le fait qu'une proportion élevée de navires ont une activité exclusive de pêche au gangui à panneaux. Les navires de la flottille des ganguis à panneaux ne développent pas une activité couplée avec le petit gangui et l'ensemble des métiers hors plan de gestion ne représentent que 20 % des mois d'activités de la flottille.
Tableau 4. - Effectifs navires et
cumul global des mois d'activités de la flottille gangui
dans son propre PdG et dans les autres PdG/hors PdG auxquels ils
contribuent (PACA, 2004-2008)
ACTIVITÉ GANGUI | ACTIVITÉ PETIT GANGUI | ACTIVITÉS HORS PdG | |
---|---|---|---|
Nombre de navires |
30 |
1 |
12 |
Nombre de mois |
995 |
5 |
204 |
Figure 2. - Diagramme des flux entrants (bleu) et
sortants (hachurés rouges) de la flottille gangui -
le turn-over annuel (noir) est calculé sur les années 2005,
2006 et 2007 (PACA, 2004-2008)
Les zones d'activité des navires pêchant au petit gangui s'étend
du territoire de la prud'homie de la Ciotat (Bouches-du-Rhône)
à celui de la prud'homie de Golfe-Juan Antibes (département des
Alpes-Maritimes) et se concentrent surtout dans le département
du Var, en particulier sur les secteurs du Brusc et de la Seyne-sur-mer
- Saint-Mandrier. Pour la période d'observation 2004-2008, l'examen
de la flottille pêchant au petit gangui permet de dénombrer 41
navires pratiquant cette activité. La flottille de pêche au
petit gangui est caractérisée par un taux variable de turn-over.
Cette flottille est également caractérisée par une faible
proportion de navires qui ont une activité exclusive. La
pratique de la pêche au petit gangui est une activité
complémentaire de la pratique d'autres métiers de pêche, qui
ne sont pas soumis à plan de gestion au titre du règlement (CE)
n° 1967/2006. La pêche au petit gangui se pratique d'octobre à
mars.
Tableau 5. - Effectifs navires et
cumul global des mois d'activités de la flottille petit gangui
dans son propre PdG
et dans les autres PdG/hors PdG auxquels ils contribuent (PACA,
2004-2008)
ACTIVITÉ petit gangui |
ACTIVITÉ gangui |
ACTIVITÉ senne à poutine |
ACTIVITÉS hors PdG |
|
---|---|---|---|---|
Nombre de navires |
41 |
1 |
1 |
33 |
Nombre de mois |
433 |
5 |
6 |
815 |
Figure 3. - Diagramme des flux
entrants (bleu) et sortants (hachurés rouges) de la flottille
petit gangui - le turn-over annuel (noir)
est calculé sur les années 2005, 2006 et 2007 (Languedoc-Roussillon,
PACA, 2004-2008)
b) Etat des principaux stocks exploités par le gangui.
La pêche au gangui est une pêcherie plurispécifique qui
capture un ensemble d'espèces.
Une espèce cible est définie comme :
- l'espèce qui apparaît le plus fréquemment dans les captures
;
- l'espèce qui, lorsqu'elle est capturée, a le poids moyen de
capture le plus élevé.
La composition des captures réalisées au gangui (schéma ci-dessous)
et les constatations effectuées dans le cadre de la
sélectivité du gangui montrent que :
- le gangui capture une cinquantaine d'espèces différentes ;
- l'espèce cible du gangui est une catégorie dénommée «
soupe », qui comprend plusieurs catégories d'espèces :
serranidés, labridés, rascasses. Cette catégorie représente
67 % des captures du gangui et comprend 37 espèces. 5 espèces
représentent 61 % des effectifs qui composent la catégorie «
soupe ». Ces espèces sont les suivantes : Scorpaena porcus,
Serranus scriba, Serrranus cabrilla, Symphodus tinca, Symphodus
rostratus ;
- plus de 15 espèces sont présentes dans les captures
accessoires et il est impossible de quantifier précisément la
liste complète des espèces présentes lors d'un débarquement,
ce qui explique le recours à des catégories d'espèces, comme
celle des poissons divers qui représentent 5 % des captures.
Le gangui à violet et le petit gangui à oursin ne sont
utilisés que par un faible nombre de navires et de manière
très occasionnelle. Par conséquent, le violet et l'oursin n'apparaissent
pas dans les espèces cibles du gangui en raison du très faible
volume de captures réalisées.
Aucune des principales espèces pêchées par le gangui ne fait l'objet
d'une évaluation de stock et ne fait partie de la liste des
stocks qui sont considérés comme partiellement évaluables par
le rapport du comité scientifique technique et économique des
pêches (CSTEP) de novembre 2012 relatif à l'évaluation des
stocks méditerranéens.
La pêche de ces espèces n'est pas soumise à une taille
minimale de capture par l'annexe III du règlement (CE) n° 1967/2006
ou par la réglementation nationale.
La rascasse brune (Scorpaena porcus) est une espèce sédentaire
de l'ordre des scorpéniformes et de la famille des scorpénidés
qui se retrouve jusqu'à 800 mètres de profondeur, surtout sur
les fonds rocheux et dans les zones d'algues où elle se nourrit
de petits poissons, de crustacés et d'invertébrés. La taille
de maturité sexuelle est de 14,4 centimètres.
Le crénilabre paon (Symphodus tinca) est une espèce de l'ordre
des perciformes et de la famille des labridés qui se retrouve en
Méditerranée à des profondeurs allant de 0 à 50 mètres,
principalement dans les prairies sous-marines et à proximité
des roches. La taille de maturité sexuelle est de 10
centimètres.
Le sublet (Symphodus rostratus) est une espèce de l'ordre des
perciformes et de la famille des labridés qui se retrouve en
Méditerranée à des profondeurs allant de 0 à 50 mètres,
principalement dans les prairies sous-marines et à proximité
des roches.
Le serran écriture (Serranus scriba) est une espèce de l'ordre
des perciformes et de la famille des serranidés qui se retrouve
en Méditerranée à des profondeurs allant de 0 à 500 mètres
mais principalement dans les zones où la profondeur est
inférieure à 30 mètres, dans les prairies sous-marines ou les
algues et les fonds vaseux ou rocheux. La taille de maturité
sexuelle est de 17,3 centimètres. Son alimentation se compose de
petits poissons et de crustacés.
Le serran chèvre (Serranus cabrilla) est une espèce démersale
de l'ordre des perciformes et de la famille des serranidés qui
se retrouve en Méditerranée sur le fonds rocheux ou mous et d'herbiers
sur le plateau continental et le talus jusqu'à la profondeur d'au
moins 500 mètres, mais plus communément à des profondeurs de
10 à 90 mètres.
Tableau 6. Compositions des
captures au gangui issues du bilan des observations au
débarquement (OBSDEB)
des marées réalisées par les navires dont les captures ont
été réalisées par un engin de type « gangui » (région PACA,
2011)
2. Objectifs de gestion pour les
principales espèces
cibles exploitées par le gangui en Méditerranée
La pêche au gangui est une pêcherie plurispécifique qui
capture un ensemble d'espèces.
Le plan de gestion pour le gangui adopte comme objectifs de
gestion des ressources halieutiques exploitées par cette
activité de pêche des points de référence révisables.
Compte tenu des données disponibles, ce plan utilise la capture
par unité d'effort de référence comme indicateur d'abondance
de la ressource et comme objectif de gestion. Le niveau de
capture par unité d'effort de référence pour une espèce est
considéré à l'échelle de la pêcherie au gangui (petits
gangui et gangui à panneaux). Ces captures par unité d'effort
constituent un indice direct de l'abondance de ces espèces et
sont exprimées en kilogrammes par heure de pêche, sur une
moyenne annuelle.
Le gangui se caractérise par un nombre élevé d'espèces
capturées. La catégorie d'espèces cibles du gangui correspond
à la catégorie commerciale « soupe », composée de rascasse,
de serranidés et de labridés, qui est constituée de 37
espèces, en majorité de petite taille et inféodées à l'herbier
de posidonie, et dont 5 espèces (Scorpaena porcus, Serranus
cabrilla, Serranus scriba, Symphodus rostratus, Symphodus tinca,)
représentent 61 % des effectifs des espèces qui la composent.
Cette catégorie commerciale composite est bien individualisée
par les pêcheurs pour la vente et elle est correctement
documentée dans les déclarations de capture. Cette catégorie
commerciale peut donc être utilisée comme indicateur de capture
et d'abondance des espèces et des habitats exploités.
Les calculs de CPUE sur la catégorie commerciale « soupe » ont
été réalisés en utilisant une donnée de production (issues
des déclarations de captures faites dans les fiches de pêche)
et deux données d'effort (effort déclaré dans les fiches de
pêche et données d'effort issues de suivi par géolocalisation)
sur un échantillon de 169 marées réalisées d'avril 2012 à
mai 2013 par 4 navires suivis par une balise de géolocalisation
dans le cadre du programme de géolocalisation « RECOPESCA ».
Le croisement des données d'effort issues de la géolocalisation
et les données d'effort issues des déclarations de captures a
permis de constater que les CPUE obtenues suivant les
différentes sources étaient de niveaux proches et de vérifier
la fiabilité des données.
Figure 4. - Données relatives aux
captures de « soupe » (rascasse, serranidés, labridés)
obtenues à partir des déclarations de capture sur un
échantillon de navires géolocalisés pratiquant le gangui au
cours de la période 2012-2013
« SOUPE » (serranidés, labridés, rascasse) - gangui |
DONNÉES SUR LA
PÉRIODE avril 2012 à mai 2013 |
|||
---|---|---|---|---|
Nombre de marées observées |
169 |
|||
Nombre de navires observés |
4 |
|||
Rang catégorie « soupe »/métier |
1 |
|||
Occurrence |
100 % |
|||
Capture totale (kg) |
13 085 |
|||
Capture moyenne (kg/marée) |
77,4 |
|||
CPUE annuelle (kg/marée) |
73,95 |
|||
Capture min/navire (kg/marée) |
9 |
|||
Capture max/navire (kg/marée) |
133 |
En l'état des connaissances disponibles, les objectifs de gestion pour le gangui sont les suivants :
PLAN DE GESTION GANGUI |
POINTS DE RÉFÉRENCE LIMITE |
|||
---|---|---|---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) |
Capture par unité d'effort (kg/marée) |
|||
« Soupe verte » (rascasse, serranidés, labridés) |
73,95 |
Le plan de gestion pour le gangui vise à maintenir les
captures par unités d'effort moyennes annuelles, exprimées en
kilogrammes de capture par marée, au-dessus des points de
référence.
La valeur annuelle de CPUE et la valeur moyenne de CPUE sur les
dernières années sont analysées par rapport au point de
référence.
Lorsque le diagnostic CPUE confirme une diminution de l'abondance
de l'espèce, des mesures de gestion sont adoptées.
Ces mesures sont détaillées dans le chapitre 2 de la partie
relative à la mise en uvre du plan de gestion pour la
senne de plage.
Le suivi des captures par unités d'effort qui servent de points
de référence sera régulièrement actualisé et consolidé à
partir d'une amélioration de la connaissance des captures.
3. Mise en uvre du plan de gestion pour le gangui
Chapitre 1er
Objectifs de gestion
Article 1er
Objectifs de gestion pour les espèces
exploitées par le gangui
PLAN DE GESTION GANGUI |
POINTS DE RÉFÉRENCE LIMITE |
|||
---|---|---|---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) |
Capture par unité d'effort (kg/marée) |
|||
« Soupe verte » (rascasse, serranidés, labridés) |
73,95 |
Le plan de gestion pour la pêche au gangui vise à maintenir les captures par unités d'effort moyennes annuelles, exprimées en kilogrammes de capture par marée, au-dessus des points de référence limite.
Chapitre 2
Mesures d'encadrement de la pêche au
gangui
Le présent chapitre organise l'encadrement de la pêche au gangui et l'exercice de cette activité dans ses pratiques et caractéristiques techniques traditionnelles et connues.
Article 2
Définitions et champs d'application
1. Le terme « gangui » désigne un engin de pêche qui consiste en un filet de fond remorqué par un navire d'une longueur hors tout inférieure ou égale à 12 mètres, équipé d'un moteur d'une puissance inférieure ou égale à 85 kilowatts à une vitesse maximum de 2,5 nuds pour capturer un ensemble d'espèces démersales en bande côtières.
2. Les ganguis sont répartis en deux catégories :
a) Les « petits ganguis » sont des engins remorqués à
armature fixe et dont le poids total autorisé est au maximum de
30 kilogrammes et dont la largeur maximale autorisée est de 1,50
mètre ;
b) Les ganguis à panneaux ou à armatures sont des engins
remorqués à panneaux divergents ou à armature fixe dans le cas
du gangui à armature qui respectent les caractéristiques
techniques autorisées suivantes :
- ils sont équipés de panneaux en bois d'un poids maximal de 60
kilogrammes (gréement non compris) pour travailler à des
profondeurs d'au moins 12 mètres ou de panneaux d'un poids
maximal de 90 kilogrammes (gréement non compris) pour travailler
à une profondeur minimale de 30 mètres et en dehors des
herbiers de posidonies ou d'une armature pour travailler à une
profondeur minimale de 12 mètres ;
- les panneaux doivent être reliés au filet par un liban mixte
(câble gainé en polypropylène) d'une longueur au moins égale
à la hauteur d'eau. Ce dispositif contribue à minimiser l'impact
sur l'herbier.
3. Le plan de gestion pour le gangui s'applique exclusivement à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur à la zone comprise entre les eaux de la prud'homie de La Ciotat (pointe d'Engraviers) et celles de la prud'homie de Cannes (pointe de la Fourcade).
Article 3
Création d'un régime d'autorisation
européenne de pêche (AEP)
1. La détention d'une AEP est nécessaire pour pouvoir
pratiquer une activité de pêche professionnelle au gangui en
Méditerranée.
Le nombre maximal d'AEP mention « petit gangui » qui peut être
attribué simultanément est de 14.
Le nombre maximal d'AEP mention « gangui à panneaux » qui peut
être attribué simultanément est de 22.
2. L'AEP est automatiquement retirée en cas de rupture du couple
navire-armateur et supprimée du contingent d'AEP. Les transferts
d'AEP sont également interdits. La mise en uvre de ces
dispositions est détaillée dans l'arrêté portant création du
régime d'autorisation européenne de pêche pour la pêche
professionnelle au gangui en Méditerranée.
3. Les AEP sont délivrées dans le cadre de la commission d'attribution
prévue par l'arrêté du 18 décembre 2006 établissant les
modalités de gestion des différents régimes d'autorisations
définis par la réglementation communautaire et applicables aux
navires français de pêche professionnelle immatriculés dans la
Communauté européenne et dans le cadre de la procédure prévue
par l'arrêté du 22 avril 2011 établissant les modalités de
gestion des permis de pêche spéciaux relatifs à certains
engins ou techniques de pêche applicables aux navires français
de pêche professionnelle immatriculés en Méditerranée.
4. La mention de la pratique du gangui dans les fiches de
déclaration de capture est une condition nécessaire pour que l'AEP
soit attribuée.
Article 4
Effort de pêche
(Modifié par l'arrété du 3 février 2020)
La pêche au petit gangui est limitée à cinquante jours par
an et par navire titulaire de l'AEP.
La pêche au gangui à panneaux ou à armature est limitée à
cent quatre-vingts jours par an et par navire titulaire de l'AEP.
Article 5
Caractéristiques techniques autorisées
des engins de pêche
La détention d'une AEP est nécessaire pour pouvoir pratiquer
une activité de pêche professionnelle au gangui en
Méditerranée.
a) Pour les petits ganguis, la longueur maximale du filet
remorqué est de 10 mètres.
b) Pour les ganguis à panneaux ou armature ciblant les poissons
et crevettes, la longueur maximale du filet remorqué est de 35
mètres.
c) Pour les ganguis ciblant les oursins, la largeur maximale de
la poche est de 1,50 mètre, la longueur maximale du filet
remorqué est de 10 mètres, le poids maximal de l'engin est de
30 kilogrammes.
d) Pour les ganguis ciblant les violets, la longueur maximale du
filet remorqué est de 15 mètres.
e) Quel que soit le gangui, la barre transversale doit être de
section ronde et la chaîne qui la tracte doit être gainée.
Article 6
Zones et périodes autorisées pour la
pêche au gangui
a) Petit gangui.
La pêche au petit gangui est autorisée exclusivement
du 1er novembre au 31 mars.
La pêche au petit gangui est autorisée exclusivement dans les
eaux relevant des prud'homies de : La Ciotat, Bandol, Le Brusc,
La Seyne-sur-Mer (section de La Seyne-sur-Mer - Saint-Mandrier),
Toulon (sections de Toulon, Giens, Hyères, Porquerolles,
Carqueiranne), Le Lavandou, Saint-Tropez, (sections de Saint-Tropez,
Sainte-Maxime, Cavalaire), Antibes et Cannes.
b) Gangui à panneaux ou à armature.
La pêche au gangui à panneaux ou à armature est
autorisée toute l'année.
La pêche au gangui à panneaux ou à armature est autorisée
exclusivement dans les eaux relevant des prud'homies de : La
Ciotat, Toulon (sections de Toulon, Giens, Les Salins-d'Hyères,
Carqueiranne).
En complément des zones et des périodes de pêche autorisées
par le plan de gestion, les prud'homies peuvent préciser les
conditions d'exercice de la pêche au gangui, dans le respect du
plan de gestion.
Les règlements prud'homaux relatifs au gangui en vigueur à ce
jour sont présentés ci-dessous à titre informatif. Ces
règlements sont susceptibles d'évolutions, dans le respect des
règles établies par le présent plan de gestion.
c) Zones interdites à la pêche au petit gangui et à
la pêche au gangui à panneaux.
La pêche au gangui est interdite au-dessus des habitats
protégés mentionnés à l'article 4 paragraphe 2 du règlement
(CE) n° 1967/2006 et que sont les habitats coralligènes et les
bancs de maërl.
Article 7
Mesures de gestion en cas de non-atteinte
des objectifs
de gestion des ressources halieutiques
Si les objectifs de gestion ne sont pas atteints fin 2014, l'effort
de pêche maximal autorisé des navires pêchant au gangui,
exprimé en jours de pêche, est réduit de 10 % en 2015.
Si les objectifs de gestion ne sont toujours pas atteints fin
2015, l'effort de pêche maximal autorisé des navires pêchant
au gangui, exprimé en jours de pêche, est réduit de 10 % en
2016.
Si les objectifs de gestion sont atteints fin 2014, l'effort de
pêche maximal autorisé des navires pêchant au gangui, exprimé
en jours de pêche, est maintenu aux niveaux mentionnés dans l'article
4.
Si les objectifs de gestion sont à nouveau atteints fin 2015, l'effort
de pêche maximal autorisé des navires pêchant au gangui,
exprimé en jours de pêche, est maintenu aux niveaux mentionnés
dans l'article 4.
Article 8
Mise en uvre d'un plan de sortie de
flotte
Un plan de sortie de flotte, entendu comme un arrêt
définitif d'activité tel que défini à l'article 23 du
règlement (CE) n° 1198/2006 du Conseil du 27 juillet 2006
relatif au fond européen pour la pêche, pourra être mis en
uvre, conformément aux dispositions de l'article 21 du
règlement (CE) n° 1198/2006 afin de :
- réduire l'effort de pêche exercé par la flottille pratiquant
la pêche au gangui et favoriser l'atteinte des objectifs fixés
par le présent plan de gestion ;
- réduire l'effort de pêche exercé sur les herbiers de
posidonies et réduire la surface des herbiers qui est exploitée
par les navires pêchant au gangui afin d'atteindre une surface
exploitée qui soit très inférieure aux pourcentages maximaux
autorisés par le règlement (CE) n° 1967/2006.
Chapitre 3
Mise en uvre de dérogations
prévues
par le règlement (CE) n° 1967/2006
Article 9
Demande de dérogation à la distance minimale d'utilisation
applicable aux engins remorqués, au titre de l'article 13,
paragraphes 5 et 9
Cette demande, déposée auprès de la Commission européenne,
se justifie par le respect des critères prévus par les
paragraphes précités de l'article 13.
En effet, il ressort des éléments contenus dans le plan de
gestion que :
a) Cette demande de dérogation est justifiée par la très
faible étendue de la plate-forme côtière sur le littoral
concerné par la pratique du gangui (région Provence-Alpes-Côte
d'Azur).
b) La pêche au gangui remplit les conditions d'obtention de la
dérogation visant à autoriser la pratique du gangui au-dessus
des habitats protégés, conformément à l'article 4 paragraphe
5 du règlement (CE) n° 1967/2006 (cf. ci-dessous) et présente
donc un effet négligeable sur l'environnement marin.
c) Le nombre maximal de navires autorisés à pratiquer la pêche
au gangui sur l'ensemble du littoral méditerranéen français
est limité à 36 navires.
d) La pêche au gangui est un mode de pêche adapté au littoral
de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur qui se caractérise par
l'étendue très limitée du plateau continental. Le gangui cible
une grande variété d'espèces qui correspondent à une niche
écologique. La composition des captures du gangui, notamment en
nombre d'espèces pêchées, ne se retrouve avec aucun autre
engin de pêche. Aussi, les caractéristiques cette pêche font
qu'elle ne peut être réalisée au moyen d'un autre engin.
f) Les activités de pêche au gangui concernées par cette
dérogation étaient déjà autorisées par la réglementation
française, notamment par l'arrêté du 19 décembre 1994 portant
réglementation technique pour la pêche professionnelle en
Méditerranée continentale. L'encadrement de la pêche au gangui
prévu par le plan de gestion gèle l'effort de pêche.
g) La réglementation communautaire prévoit que les navires
pêchant au gangui et mesurant plus de 12 mètres de longueur
hors tout doivent respecter les dispositions relatives au
remplissage du journal de pêche. Ces dispositions sont issues de
l'article 23 du règlement (CE) n° 1967/2006 puis de l'article
14 du règlement (CE) n° 1224/2009. En complément à la
réglementation communautaire, la réglementation nationale
prévoit que les navires de pêche de moins de 10 mètres doivent
renseigner leurs captures sur une fiche de pêche, conformément
à l'article 2 de l'arrêté du 18 juillet 1990 relatif à l'obligation
de déclarations statistiques en matière de produits de la
pêche maritime.
h) La pêche au gangui est encadrée par les règles prud'homales
qui prévoient de nombreuses limitations spatio-temporelles à
cette activité, qui n'est pratiquée que par un nombre limité
de navires, afin de permettre une bonne cohabitation entre les
différents métiers de la pêche. Par conséquent, la pêche au
gangui n'interfère pas avec les activités d'autres navires de
pêche utilisant des engins autres que des chaluts, sennes ou
autres filets remorqués.
i) La plupart des espèces cibles et des espèces capturées par
l'engin gangui ne sont pas soumises à une taille minimale de
capture par l'annexe III du règlement (CE) n° 1967/2006. Par
conséquent, les captures des espèces visées à l'annexe III
sont minimales.
j) Les céphalopodes ne font pas partie des espèces cibles du
gangui.
Article 10
Demande de dérogation visant à
autoriser la pratique du gangui au-dessus des habitats protégés,
conformément à l'article 4, paragraphe 5, du règlement (CE)
n° 1967/2006
Les éléments contenus dans le plan de gestion font
apparaître que la pêche au gangui nécessite la mise en
uvre d'une dérogation permettant d'autoriser la pratique
du gangui au-dessus des habitats protégés mentionnés à l'article
4 du règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du 21 décembre
2006 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation
durable des ressources halieutiques en Méditerranée.
Cette demande, déposée auprès de la Commission européenne, se
justifie par le respect des critères prévus par l'article 4,
paragraphe 5, qui permet d'autoriser certaines techniques de
pêche au-dessus des habitats protégés.
En effet, il ressort des éléments contenus dans le plan de
gestion que :
a) Il résulte de l'arrêté du 16 mai 2011 portant fixation de
mesures techniques pour la pêche au gangui que seuls les navires
d'une longueur hors tout inférieure ou égale à 12 mètres et d'une
puissance inférieure ou égale à 85 kilowatts peuvent pêcher
au gangui.
b) L'activité de pêche au gangui est une activité
traditionnelle du littoral de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur
qui remonterait au xe siècle. Le gangui était alors remorqué
à la voile, notamment dans les étangs et dans les salins. L'ordonnance
de Colbert d'août 1681 définit en ses pages 511 et 507 le
gangui comme engin de pêche et interdit son usage pendant
certains mois de l'année et démontre l'ancienneté de l'existence
de la pêche au gangui.
c) Les activités de pêche au gangui ont lieu dans les
départements des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-Maritimes.
La surface d'herbiers de posidonie (Posidonia oceanica) en
région Provence-Alpes-Côte d'Azur est de 320 kilomètres
carrés et de 980 kilomètres carrés dans les eaux territoriales
françaises. La surface estimée d'herbiers de posidonie pouvant
être balayée par les ganguis est de 88 kilomètres carrés,
soit 27,5 % de la surface de posidonie de la région Provence-Alpes-Côte
d'Azur et 9 % de la surface de posidonie des eaux territoriales
françaises en Méditerranée. Il apparaît ainsi que les
activités de pêche concernées ne portent pas sur plus de 33 %
de l'aire couverte par les prairies sous-marines de posidonies
dans la zone relevant du plan de gestion et ne portent pas sur
plus de 10 % des praires sous-marines des eaux territoriales de
la France.
d) La réglementation communautaire prévoit que les navires
pêchant au gangui et mesurant plus de 12 mètres de longueur
hors tout doivent respecter les dispositions relatives au
remplissage du journal de pêche. Ces dispositions sont issues de
l'article 23 du règlement (CE) n° 1967/2006 puis de l'article
14 du règlement (CE) n° 1224/2009. En complément à la
réglementation communautaire, la réglementation nationale
prévoit que les navires de pêche de moins de 10 mètres doivent
renseigner leurs captures sur une fiche de pêche, conformément
à l'article 2 de l'arrêté du 18 juillet 1990 relatif à l'obligation
de déclarations statistiques en matière de produits de la
pêche maritime.
e) La plupart des espèces cibles et des espèces capturées par
l'engin gangui ne sont pas soumises à une taille minimale de
capture par l'annexe III du règlement (CE) n° 1967/2006. Par
conséquent, les captures des espèces visées à l'annexe III
sont minimales.
Chapitre 4
Mise en uvre du contrôle, du
système de pilotage,
du suivi et de l'évaluation scientifique
Article 11
Contrôle
Les actions de contrôle des activités de pêche maritime
pratiquées au moyen de gangui visent en priorité :
- le respect du maillage et des caractéristiques techniques
autorisées ;
- le respect des tailles minimales de captures ;
- le respect des obligations déclaratives (journaux de pêche,
fiches de pêche, déclarations de débarquement et notes de
vente, complétude et qualité des données, respect des délais
de transmission) ;
- le respect des périodes autorisées et des zones de pêche ;
- la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non
réglementée.
Article 12
Mise en uvre du système de
pilotage
Un système de pilotage est mis en uvre dans le cadre du
présent plan de gestion. Il repose sur les éléments suivants :
- l'attribution annuelle d'autorisations européennes de pêche ;
- la mise en uvre d'un plan de suivi et d'échantillonnage
sur le modèle de la Data Collection Framework (DCF) mais modulé
en fonction des objectifs du présent plan. La mise en uvre
d'un programme spécifique de géolocalisation des navires de
moins de 12 mètres pour les activités concernées par les plans
de gestion afin d'acquérir des données précises sur la
localisation des navires, le temps de trajet, le temps de pêche
effectif, la localisation des opérations de pêche et la
profondeur à laquelle sont immergés les engins de pêche.
Article 13
Suivi et évaluation scientifique
Il est mis en place un suivi scientifique qui repose sur les
points suivants :
- l'acquisition et le traitement de données relatives aux
captures réalisées par les navires de moins de 12 mètres. Ces
données sont collectées conformément aux méthodes du système
d'information halieutique (SIH) de l'IFREMER. Ces méthodes sont
définies et détaillées dans le programme français de collecte
des données, adopté en application du règlement (CE) n° 199-2008
;
- une évaluation annuelle de l'atteinte des objectifs de gestion
retenus pour les principales espèces cibles ;
- l'acquisition et le traitement des données issues du système
de géolocalisation, notamment les données permettant de
qualifier la distribution de l'effort de pêche selon les
distances à la côte, les bathymétries et les habitats, lorsque
ces données sont disponibles ;
- l'évaluation de l'impact socio-économique de l'application du
plan de gestion et des dispositions du réglement (CE) n° 1967/2006
à travers l'exploitation des données collectées dans le cadre
du règlement (CE) n° 199/2008.
4. Intégration du plan de gestion pour le gangui en Méditerranée dans la réglementation nationale
La réglementation générale sur l'exercice et l'encadrement
de la pêche maritime s'applique en Méditerranée, notamment le
décret n° 90-94 du 25 janvier 1990 pris pour l'application du
titre II et du titre IV du livre IX du code rural et de la pêche
maritime.
Le présent plan de gestion entre en vigueur en droit français
par arrêté ministériel.
La mise en uvre du plan de gestion Méditerranée pour le
gangui repose sur les textes réglementaires suivants :
- arrêté du 22 avril 2011 établissant les modalités de
gestion des régimes d'autorisations relatifs aux engins de
pêche applicables aux navires français de pêche
professionnelle immatriculés en Méditerranée ;
- arrêté du 19 décembre 1994 portant réglementation technique
pour la pêche professionnelle en Méditerranée continentale,
version consolidée au 25 avril 2013 ;
- arrêté du 16 mai 2011 portant fixation de mesures techniques
pour la pêche professionnelle au gangui en Méditerranée ;
- arrêté du 18 mai 2011 portant création d'un permis de pêche
spécial pour la pêche professionnelle au gangui en mer
Méditerranée ;
- arrêté du préfet de région PACA n° 99-162 du 10 juin 1999
modifié précisant les conditions d'exercice de la pêche dans
les eaux de la Méditerranée continentale.
Les orientations de contrôle prévues par le présent plan de
gestion sont reprises dans le plan national bisannuel 2012-2013
de contrôle des pêches maritimes et des produits de la pêche
et de l'aquaculture et seront détaillées dans le plan
interrégional de contrôle pour la Méditerranée.
A N N E X E I I I
PLAN DE GESTION POUR LA PÊCHE
PROFESSIONNELLE À LA SENNE DE PLAGE EN MER MÉDITERRANÉE PAR
LES NAVIRES BATTANT PAVILLON FRANÇAIS
Mise en uvre du règlement (CE) n° 1967/2006 du
Conseil du 21 décembre 2006 concernant des mesures de gestion
pour l'exploitation durable des ressources halieutiques en
Méditerranée
TABLE DES MATIÈRES
1. Présentation du plan de gestion pour la pêche
professionnelle à la senne de plage en Méditerranée
Chapitre 1er. - Présentation du plan de gestion pour la pêche
professionnelle à la senne de plage
1. Principes et contenu du plan de gestion
2. Références
3. Calendrier de mise en uvre
Chapitre 2. - Présentation synthétique des activités de pêche
professionnelle en Méditerranée française et de l'activité de
pêche professionnelle à la senne de plage
1. Présentation des activités de pêche professionnelle en
Méditerranée
2. Présentation des activités de pêche professionnelle à la
senne de plage en mer Méditerranée
a) Description de la pêche à la senne de plage
b) Etat des principaux stocks exploités par la senne de plage
2. Objectifs de gestion pour les principales espèces cibles
exploitées par la senne de plage en Méditerranée
3. Mise en uvre du plan de gestion pour la senne de plage
Chapitre 1er. - Objectifs de gestion
Chapitre 2. - Mesures d'encadrement de la pêche à la senne de
plage
Chapitre 3. - Mise en uvre de dérogations prévues par le
règlement (CE) n° 1967/2006
Dérogation au maillage minimum applicable aux sennes de plage,
au titre de l'article 9, paragraphe 7, du règlement (CE) n°
1967/2006
Demande de dérogation à la distance minimale d'utilisation
applicable aux sennes de plage, au titre de l'article 13,
paragraphes 5 et 9
Dérogation à la taille minimale de capture de la sardine à la
senne de plage dans le département des Alpes-Maritimes,
conformément à l'article 15, paragraphe 3, du règlement (CE)
n° 1967/2006
Chapitre 4. - La mise en uvre du contrôle, du système de
pilotage, du suivi et de l'évaluation scientifique
4. Intégration du plan de gestion pour la senne de plage en
Méditerranée dans la réglementation nationale
1. Présentation du plan de gestion
pour la pêche professionnelle
à la senne de plage en Méditerranée
L'article 19 du règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du 21
décembre 2006 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation
durable des ressources halieutiques en Méditerranée prévoit
que les Etats membres de l'Union européenne, riverains de la
Méditerranée, adoptent des plans de gestion pour les activités
de pêche maritime professionnelle pratiquées au moyen de
chaluts, de sennes de bateau, de sennes de plage, de sennes
tournantes coulissantes et de dragues dans leurs eaux
territoriales.
La France a choisi de définir et de mettre en uvre les
plans de gestion pour les activités de pêche maritime
professionnelle en Méditerranée au travers d'une approche par
engins et métiers. Chacun des engins mentionnés ci-dessus
pratiqués dans les eaux françaises fait l'objet d'un plan de
gestion spécifique qui organise une régulation des flottilles
et de leur activité afin de stabiliser l'effort de pêche et de
garantir une gestion durable des ressources halieutiques
exploitées. Cette régulation des activités n'est pas exclusive
d'une gestion spécifique des captures. La première étape des
plans de gestion est de porter au niveau de l'autorisation
européenne de pêche les contingentements existants de navires
autorisés à pratiquer un métier et d'adopter un
contingentement pour les métiers qui n'étaient pas soumis à
cet encadrement afin de stabiliser les niveaux d'activité.
Les pêcheries françaises concernées par ces plans de gestion s'étendent
au-delà de la limite extérieure des eaux territoriales
françaises. Par conséquent, le champ d'application des plans de
gestion concerne tous les navires de pêche sous pavillon
français travaillant en Méditerranée. Par ailleurs, la France
vient de procéder à l'extension de sa zone économique
exclusive en Méditerranée, ce qui lui permettra d'atteindre un
niveau territorial de gestion cohérent avec une politique de
gestion des ressources halieutiques, notamment au travers de la
mise en uvre des plans de gestion communautaires prévus
par l'article 18 du règlement (CE) n° 1967/2006.
Chapitre 1er
Présentation du plan de gestion
pour la pêche professionnelle à la senne de plage
1. Principes et contenu du plan de gestion
a) Le plan de gestion vise à maintenir durablement les
activités de pêche maritime professionnelles en Méditerranée
en garantissant une exploitation durable des stocks et des
écosystèmes marins. Il est élaboré conformément à l'approche
de précaution et tient compte des recommandations de la
commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM)
et des avis scientifiques récents, notamment ceux du comité
scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP) et du
Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM).
b) Le plan de gestion intègre les enjeux socio-économiques et
vise à maintenir la polyvalence des activités de pêche
maritimes artisanales en Méditerranée.
c) Le plan contient des objectifs pluriannuels de gestion des
ressources halieutiques exploitées. Le plan et sa mise en
uvre sont évalués. Cette évaluation peut conduire à la
révision du plan et à la révision des objectifs de gestion en
fonction de l'actualisation et de l'amélioration des
connaissances scientifiques. Cette évaluation peut, en cas de
non-atteinte des objectifs de gestion, conduire à l'adoption de
mesures de gestion complémentaires.
d) Le plan de gestion définit les mesures qui permettent d'atteindre
les objectifs de gestion durable des ressources halieutiques
exploitées par la senne de plage. Les mesures devant figurer
dans les plans de gestion sont proportionnées par rapport aux
objectifs de gestion et au calendrier prévu pour les atteindre.
Le choix de ces mesures tient compte de leurs conséquences socio-économiques.
e) Le plan de gestion a été élaboré à partir des données
recueillies durant la période d'observation 2004-2008 qui a
permis l'étude de la pêcherie à la senne de plage. Certaines
données ont été actualisées lorsque cela apparaissait
pertinent, notamment pour définir les choix de gestion.
f) Le préfet de région compétent et les organisations
professionnelles des pêches maritimes (comités régionaux et
départementaux des pêches maritimes et des élevages marins,
prud'homies) conservent leurs compétences en matière de
réglementation des pêches maritimes et peuvent édicter, dans
le respect des objectifs prévus par le plan de gestion, des
règles complémentaires ou plus strictes que celles prévues par
le plan de gestion.
2. Références
Les éléments scientifiques qui ont permis l'élaboration des
plans de gestion sont les suivants :
- choix et mise en uvre d'une solution de géolocalisation
des navires de pêche de moins de 12 mètres, rapport de l'IFREMER
d'avril 2011 ;
- cartographie des herbiers de posidonies et des aires marines
protégées, rapport de l'Agence des aires marines protégées de
mars 2013 ;
- indicateurs et diagnostics des activités de pêche concernées
: chalutage, sennes tournantes, dragues, ganguis et sennes de
plage (extrait du rapport de l'IFREMER d'avril 2010 en réponse
à la saisine 09-2829 de la DPMA concernant le plan de gestion
Méditerranée, conformément aux dispositions de l'article 19 du
règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- indicateurs et diagnostics sur les espèces exploitées par les
activités de pêche : chalutage, sennes tournantes, dragues,
ganguis et sennes de plage (extraits du rapport de l'IFREMER d'avril
2010 produit en réponse à la saisine 09-2829 de la DPMA
concernant le plan de gestion Méditerranée, conformément aux
dispositions de l'article 19 du règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- indicateurs et diagnostics économiques des flottilles
concernées par le plan de gestion (rapport de l'IFREMER d'avril
2011 produit en réponse à la saisine 10 - 2493 de la DPMA
concernant le plan de gestion Méditerranée, conformément aux
dispositions de l'article 19 du règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- le rapport de la quinzième session du comité scientifique
consultatif de la Commission générale des pêches pour la
Méditerranée - Rome, 8-11 avril 2013 - annexe E, évaluations
des stocks - voir les évaluations pour les stocks du golfe du
Lion (GSA 07) : sardine (Sardina pilchardus), anchois (Engraulis
encrasicolus), rouget de vase ou barbet (Mullus barbatus) et
merlu (Merluccius merluccius) ;
- le rapport du Comité scientifique, technique et économique
des pêches sur l'évaluation des stocks de Méditerranée (CSTEP
12-19) de novembre 2012 ;
- l'évaluation du stock de sardine (Sardina pilchardus) de la
GSA 09, présentée en juillet 2012 au sous-groupe Méditerranée
du comité scientifique, technique et économique des pêches (rapport
du comité scientifique, technique et économique des pêches sur
l'évaluation des stocks de Méditerranée ([CSTEP 12-19],
évaluation du stock de sardine [Sardina pilchardus] de la GSA 09
réalisée en juillet 2012 dans le cadre du SG MED du CSTEP) ;
- fiches MEDITS actualisées jusqu'en 2012 pour plusieurs
espèces (Mullus surmuletus, Mullus barbatus, Illex coindetti,
Trachurus trachurus, Trachurus mediterraneus, Pagellus bogaraveo,
Boops boops, Merluccius merluccius).
3. Calendrier de mise en uvre
a) L'élaboration des plans de gestion et la première phase
de leur mise en uvre (2013-2014).
La première phase de mise en uvre du plan de gestion vise
à créer les conditions et les outils permettant de prévenir un
accroissement du nombre d'unités pratiquant la pêcherie soumise
à plan de gestion et de prévenir tout accroissement de leur
effort de pêche et de leur impact sur les espèces et les
écosystèmes exploités. Par conséquent, les objectifs et
mesures de gestion visent à stabiliser les niveaux d'activité
afin de permettre une amélioration et a minima de garantir la
stabilité des niveaux d'abondance constatés sur les dernières
années.
Afin d'assurer la bonne mise en uvre du plan de gestion, un
comité de pilotage est constitué sous la responsabilité du
ministre en charge des pêches maritimes, avec la participation
des représentants de la pêche professionnelle. Ce comité de
pilotage établit un diagnostic sur la réalisation du plan de
gestion et propose des arbitrages selon une périodicité au
moins annuelle. Il est animé par le directeur interrégional de
la mer de Méditerranée.
b) La première étape de révision, en 2014.
Au cours du second semestre 2014, un bilan suivi d'un réexamen
des objectifs et des modalités de gestion sera réalisé sur la
base des éléments suivants :
- bilan de l'acquisition de données relatives à l'état des
ressources halieutiques exploitées, à l'impact environnemental
des activités suivies par géolocalisation ;
- évaluation de la progression vers les objectifs de gestion des
ressources halieutiques exploitées et de l'efficacité des
outils de gestion et du mécanisme de pilotage.
Sur la base de ce bilan, une révision du plan de gestion pourra
être proposée à la Commission européenne pour la fin d'année
2014.
c) La seconde étape de mise en uvre (2014-2016).
La seconde phase (2014-2016) consiste à vérifier si les
objectifs de gestion sont atteints. Si les objectifs de gestion
sont atteints, la mise en uvre du plan permettra alors d'autoriser
une augmentation de l'effort de pêche, compatible avec le
respect des objectifs de gestion. Dans le cas où les objectifs
de gestion ne sont pas atteints, des mesures de réduction du
nombre d'autorisations et de l'effort de pêche, telles que
détaillées dans l'article 7 du présent plan, sont mises en
uvre.
Chapitre 2
Présentation synthétique des activités de pêche
professionnelles en Méditerranée française
et de la pêche professionnelle à la senne de plage
1. Présentation des activités
de pêche professionnelle en Méditerranée
Les pêcheries françaises de Méditerranée sont réparties
entre deux zones : la première regroupe les zones de pêche du
golfe du Lion et celles des côtes continentales françaises à l'ouest
du golfe de Gênes (GSA 07) et la GSA 08 couvrant les zones de
pêche de Corse. A ces pêches maritimes, littorales et du large,
s'ajoutent d'une part une activité de pêche lagunaire
intéressant plus d'une vingtaine de lagunes dont la majeure
partie borde le littoral du golfe du Lion et d'autre part, une
activité hauturière couvrant l'ensemble de la Méditerranée,
la pêche du thon rouge à la senne tournante. A l'exception de
cette dernière, le golfe du Lion, grâce à son large plateau
continental (15 000 km²) et à l'importance de ses lagunes (49
734 ha) sur le littoral, regroupe la majeure partie de l'activité
halieutique française en Méditerranée et de sa production. A l'inverse,
à l'est de Martigues et en Corse, les profondeurs de plus de 200
mètres sont très proches du littoral et les surfaces
exploitables par la pêche se localisent dans la bande côtière.
Les différents métiers peuvent se définir en 3 grands groupes
: le chalutage, la pêche des poissons pélagiques à la senne
tournante et un ensemble de métiers divers pratiqués d'une
façon polyvalente et à petite échelle, principalement à la
côte et dans les lagunes.
La flottille de pêche de Méditerranée continentale (golfe du
Lion et côtes provençales) compte 1 120 navires et 2 003 marins.
15 % de ces navires sont concernés par un plan de gestion pris
en application de l'article 19 du règlement (CE) n° 1967/2006.
L'activité de pêche en Corse est répartie sur l'ensemble de
son littoral (1 043 km) avec 50 % des unités de pêche
regroupées dans le golfe d'Ajaccio. La flottille est composée
de 205 unités artisanales. 10 % de ces navires sont concernés
par un plan de gestion pris en application de l'article 19 du
règlement (CE) n° 1967/2006.
2. Présentation de l'activité de
pêche professionnelle
à la senne de plage en mer Méditerranée
a) Description de la pêche à la senne de plage.
Figure 1. - Schéma type de l'engin
senne de plage
(catalogue des engins de pêche FAO)
Les sennes de plage sont des engins mis en pêche par une
embarcation légère, puis halés manuellement du rivage par des
funes. La portée de ces engins de pêche est limitée à la zone
proche du rivage. Cette activité est pratiquée en Languedoc-Roussillon
et en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Dans cette dernière
région, on peut distinguer une sous-catégorie de la pêche à
la senne de plage qui ne concerne qu'une dizaine de navires dans
le département des Alpes-Maritimes : la senne de plage à
poutine, qui permet de cibler les petits poissons pélagiques et
les alevins de sardine, dans un cadre strictement réglementé.
Les sennes de plage ou à bateau n'ont pas de panneaux et n'exercent
en conséquence aucune pénétration du substrat. Elles sont
utilisées sur des fonds meubles, relativement plats et sans
roches ou autres obstacles. Les câbles de halage comme les
ralingues inférieures sont généralement de construction
légère ; leur frottement, contribuant au rabattement des
poissons vers la poche, est peu intense et n'a que peu d'effets
sur le substrat et la faune ou la flore fixées, en raison de la
vitesse relativement lente de traction car la senne est halée
manuellement.
En conséquence, les perturbations qu'elles peuvent provoquer sur
le sédiment et sur le benthos sont considérées comme mineures
comparées à celles des autres arts traînants.
Les données obtenues sur un échantillon de navires dans le
cadre du programme expérimental de géolocalisation (RECOPESCA)
permettent de constater que l'activité de pêche à la senne de
plage n'est pas pratiquée au-dessus des habitats protégés de l'article
4 du règlement (CE) n° 1967/2006.
Figure 2. - A gauche, compilation des marées réalisées en 2011-2012 par un navire pratiquant la senne de plage en Languedoc-Roussillon : rayon d'action de 10 km vers le nord, de 5 km vers le sud, trajet route à une distance de 200-800 m de la côte, mise en pêche de la senne à une distance de 150-250 m de la côte. A droite, en superposition bleue sur le trait de côte, la localisation de cette zone de pêche sur un extrait de la cartographie des posidonies
Figure 3. - A gauche, cartographie des biocénoses
des zones Natura 2000 de la « baie et cap d'Antibes - îles de
Lérins » et « Cap Ferat » (région Provence-Alpes-Côte d'Azur).
En superposition verte au trait de côte, les zones de pêche
pratiquées par les sennes de plage, d'après les informations de
la prud'homie d'Antibes. A droite, zoom sur la bande de 300 à
350 mètres entre le trait de côte et le périmètre de la zone
Natura 2000. Ci-dessous, légende des biocénoses présentées
sur les deux cartes
La pêche à la senne de plage « hors poutine » se pratique principalement sur une période allant de mars à décembre, avec une activité maximale de juin à septembre. La pêche à la senne de plage « hors poutine » est répartie sur l'ensemble du littoral. Deux secteurs sont les plus actifs pour ce métier : le territoire des prud'homies de Gruissan et de Cros de Cagnes. Pour la période d'observation 2004-2008, l'examen de la flottille pêchant à la senne de plage « hors poutine » permet de dénombrer 26 navires pratiquants cette activité. Le turn-over assez important pour cette flottille, entre 20 et 55 %, doit être interprété avec mesure ; il s'agit d'embarcations de petite taille, souvent motorisées avec un hors-bord et dont le changement est simple. De plus, s'agissant d'une activité collective, une partie du turn-over peut être imputé au choix de l'embarcation en opération parmi les embarcations disponibles des différents participants.
Tableau 1. - Effectif navires de la
flottille senne de plage
« hors poutine » (Languedoc-Roussillon, PACA, 2004-2008)
ACTIVITÉ : SENNE DE PLAGE | |
---|---|
Nombre de navires | 26 |
Figure 4. - Diagramme des flux
entrants et sortants de la flottille « senne de plage hors
poutine »
le turn-over annuel (noir) est calculé sur les années 2005,
2006 et 2007 (Languedoc-Roussillon, PACA, 2004-2008)
La pêche à la senne de plage « à poutine » se pratique de février à mai. La pratique de la senne de plage « à poutine » ne concerne que le département des Alpes-Maritimes. Pour la période d'observation 2004-2008 l'examen de la flottille pêchant à la senne de plage à poutine permet de dénombrer 11 navires pratiquant cette activité. Comme pour la flottille senne de plage « hors poutine », le turn-over important pour cette flottille (avec un maximum en 2007 avec 90 %), doit être interprété avec mesure, d'autant plus que l'effectif annuel de la flottille est encore plus réduit ; il s'agit d'embarcations de petite taille, souvent motorisées avec un hors-bord et dont il est facile de changer. De plus, s'agissant d'une activité collective, une partie du turn-over peut être imputé au choix de l'embarcation en opération, parmi les embarcations disponibles de chaque participant.
Tableau 2. - Effectif navires de la
flottille
senne à poutine (PACA, 2004-2008)
ACTIVITÉ : SENNE À POUTINE |
|
---|---|
Nombre de navires |
11 |
Figure 5. - Diagramme des flux
entrants et sortants de la flottille senne à poutine.
Le turn-over annuel (noir) est calculé sur les années 2005,
2006 et 2007 (Languedoc-Roussillon, PACA, 2004-2008)
b) Etat des principaux stocks exploités par la senne de plage.
La pêche senne de plage est une pêcherie plurispécifique qui
capture un ensemble d'espèces.
Une espèce cible est définie comme :
- l'espèce qui apparaît le plus fréquemment dans les captures
;
- l'espèce qui, lorsqu'elle est capturée, a le poids moyen de
capture le plus élevé.
La composition des captures réalisées à la senne de plage
montre que les espèces cibles sont les suivantes : poissons
divers dont saupe, athérines et sérioles couronnées. Ces
espèces représentent 75 % des captures réalisées (en poids
moyens capturés par marée). La sériole couronnée n'est
cependant ciblée que par quelques unités de la flottille et,
par conséquent, n'est pas retenue à ce stade parmi les espèces
cibles auxquelles s'appliquent des objectifs de gestion.
La composition des captures réalisées à la senne de plage «
à poutine » montre que la sardine (Sardina pilchardus) est l'espèce
cible de cette technique de pêche.
La saupe (Sarpa salpa) est un poisson de l'ordre des perciformes
et de la famille des sparidés. La réglementation européenne et
nationale ne prévoit pas de taille minimale de capture pour
cette espèce. La saupe vit en banc et évolue depuis la surface
jusqu'à 20 mètres de profondeur au-dessus des fonds rocheux ou
sableux couverts d'algues, souvent en bord de plage, près des
enrochements qui protègent les jetées. Ces espèces ne font pas
l'objet d'une évaluation de stock et ne font pas partie de la
liste de stocks qui sont considérés comme partiellement
évaluables par le rapport du Comité scientifique technique et
économique des pêches (CSTEP) de novembre 2012 relatif à l'évaluation
des stocks méditerranéens.
La sériole couronnée (Seriola dumerili) est un poisson
pélagique de l'ordre des perciformes et de la famille des
carangidés. La réglementation européenne et nationale ne
prévoit pas de taille minimale de capture. La taille
correspondant à la maturité sexuelle est de 109 centimètres.
La sériole couronnée est présente en Méditerranée, à des
profondeurs allant de 0 à 360 mètres mais surtout entre 18 et
72 mètres. Elle ne fait pas l'objet d'une évaluation de stock
et ne fait pas partie de la liste des stocks qui sont
considérés comme partiellement évaluables par le rapport du
Comité scientifique technique et économique des pêches (CSTEP)
de novembre 2012 relatif à l'évaluation des stocks
méditerranéens.
Les athérines (Atherina presbyter et atherina spp) sont des
poissons pélagiques de l'ordre des athériniformes et de la
famille des athérinidés. La réglementation européenne et
nationale ne prévoit pas de taille minimale de capture. Ces
espèces se retrouvent en Méditerranée, dans les zones
côtières et estuariennes où elles se nourrissent de larves de
poissons et de petits crustacés. Ces espèces ne font pas l'objet
d'une évaluation de stock et ne font pas partie de la liste de
stocks qui sont considérés comme partiellement évaluables par
le rapport du Comité scientifique technique et économique des
pêches (CSTEP) de novembre 2012 relatif à l'évaluation des
stocks méditerranéens.
La sardine (Sardina pilchardus) est un poisson pélagique qui
appartient à l'ordre des clupéiformes et à la famille des
clupéidés. Sa taille minimale de capture est fixée à 11
centimètres par le règlement (CE) n° 1967/2006. Ce poisson
atteint sa maturité sexuelle à l'âge de deux ans et se
retrouve dans toute la Méditerranée, à des profondeurs allant
de 10 à 100 mètres mais surtout entre 25 et 100 mètres. Son
alimentation se compose principalement de plancton. Cette espèce
est ciblée par la pêche à la senne de plage en région
Provence-Alpes-Côte d'Azur. Cette pêcherie se concentre
exclusivement dans le département des Alpes-Maritimes, à la
frontière avec l'Italie (GSA 09) et exploite le stock de sardine
de la zone « golfe de Gênes-Ligure nord thyrrhénienne ». Une
première évaluation du stock de sardine de la GSA 09 a été
réalisée et présentée lors du groupe de travail du SG MED du
CSTEP en juillet 2012. Cette évaluation repose sur les données
de débarquement récoltées de 2006 à 2011 et sur une année de
données de la campagne MEDITS italienne. Cette première
évaluation n'a pas été présentée au groupe de travail «
petits pélagiques » de la CGPM de novembre 2012. Cette
évaluation repose sur l'hypothèse que le stock de sardine de la
zone « golfe de Gênes-Ligure nord thyrrhénienne » est
indépendant du stock de sardine du golfe du Lion. Le taux d'exploitation
étant en moyenne légèrement supérieur à 0,4 point de
référence choisi sur la période considérée, le stock est
considéré comme étant légèrement surexploité et il est donc
conseillé de diminuer la mortalité par pêche. Néanmoins, le
taux d'exploitation évalué pour l'année 2011 était
légèrement inférieur au taux de référence.
Les captures de sardine de la zone « golfe de Gênes-Ligure nord
thyrrhénienne » sont réalisées à 99 % par des navires
italiens pêchant à la senne tournante coulissante. Les 1 %
restant sont réalisés principalement par des navires italiens
pêchant au chalut de fond et secondairement par les navires
français pêchant à la senne de plage. La pêche réalisée par
les navires français concerne une dizaine de navires sur une
période de trois mois au maximum.
2. Objectifs de gestion pour les
principales espèces cibles
exploitées par la senne de plage en Méditerranée
La pêche à la senne de plage est une pêcherie plurispécifique qui capture un ensemble d'espèces.
Chapitre 1er
Adoption d'objectifs de gestion
Le plan de gestion pour la senne de plage adopte comme
objectifs de gestion des ressources halieutiques exploitées par
cette activité de pêche des points de référence révisables.
Les valeurs des points de référence sont estimées à partir d'un
nombre relativement restreint d'échantillon et seront donc
soumis à révision.
Compte tenu des données disponibles, ce plan utilise la capture
par unité d'effort de référence pour les principales espèces
cibles capturées par la senne de plage. Le niveau de capture par
unité d'effort de référence pour une espèce est considéré
à l'échelle de la pêcherie à la senne de plage. Ces captures
par unité d'effort constituent un indice direct de l'abondance
de ces espèces et sont exprimées en kilogrammes par marée, sur
une moyenne annuelle.
Les points de référence permettant d'estimer l'abondance de ces
stocks ont été définis en utilisant les résultats de
campagnes d'échantillonnage des débarquements sur un
échantillon de navires pratiquant la senne de plage au cours de
la période 2007-2012.
Figure 6. - Données relatives aux
captures de saupe (Sarpa salpa) obtenues à partir des campagnes
d'échantillonnages des débarquements (OBSDEB) sur un
échantillon de navires pratiquant la senne de plage au cours de
la période 2007-2012
SAUPE (Sarpa salpa) |
DONNÉES SUR LA PÉRIODE 2007-2012 |
---|---|
Nombre de marées observées |
51 |
Nombre de navires observés |
3 |
Capture totale (kg) |
751 |
Capture moyenne (kg) |
14,73 |
CPUE (kg/marée) |
14,73 |
Capture minimum/navire (kg/marée) |
1 |
Capture maximum/navire (kg/marée) |
90 |
Ces points de référence restent à déterminer pour ce qui
concerne les athérines. La sériole couronnée n'est ciblée que
par quelques unités de la flottille et, par conséquent, n'est
pas retenue à ce stade parmi les espèces cibles auxquelles s'appliquent
des objectifs de gestion.
Un objectif de gestion spécifique est défini pour la sardine
pêchée par la senne de plage à poutine. L'évaluation du stock
de sardine de la zone « golfe de Gênes-Ligure nord
thyrrhénienne » (GSA 09), réalisé pour la première fois en
juillet 2012 (1) a évalué le taux d'exploitation maximal (E) de
référence à 0,4. Ce taux correspond à la part maximale de la
mortalité totale (Z) du stock de sardine de la GSA 09 provoquée
par la pêche (F) qui est compatible avec un bon renouvellement
du stock.
(E) s'exprime à travers le ratio (F/Z).
Les captures de sardine de la zone « golfe de Gênes-Ligure nord
thyrrhénienne » sont réalisées à 99 % par des navires
italiens pêchant à la senne tournante coulissante. Les 1 %
restant sont réalisés principalement par des navires italiens
pêchant au chalut de fond et secondairement par les navires
français pêchant à la senne de plage. L'impact de la pêche
réalisée par les navires français, en nombre limité et qui
pêchent sur une période limitée à quelques semaines par la
réglementation nationale, apparaît comme étant marginal. Par
conséquent, l'objectif de gestion retenu pour la pêcherie de
sardine à la senne de plage consiste à contribuer à l'objectif
de taux d'exploitation maximal [(E) = 0,4] en n'augmentant pas l'effort
de pêche sur ce stock. L'effort de pêche se mesure à travers
le nombre de navires autorisés et la durée de la période de
pêche autorisée.
En l'état des connaissances disponibles, les objectifs de
gestion pour les principales espèces ciblées par la senne de
plage sont les suivants :
PLAN DE GESTION senne de plage |
POINTS DE RÉFÉRENCE |
---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) |
Capture par unité d'effort (kg/marée) |
Saupe (sarpa salpa) |
14,73 |
Sardine (Sardina pilchardus) - stock de la zone « golfe de Gênes-Ligure nord thyrrhénienne » (GSA 09) |
Contribuer à l'objectif de gestion (E) = 0,4 en n'augmentant pas l'effort de pêche |
Athérines (Atherina presbyter et/ou Atherina spp.) |
A déterminer |
Le plan de gestion pour la pêche à la senne de plage vise à
maintenir les captures par unités d'effort moyennes annuelles,
exprimées en kilogrammes de capture par espèce et par marée,
au-dessus des points de référence.
La valeur annuelle de CPUE et la valeur moyenne de CPUE sur les
trois dernières années sont analysées par rapport au point de
référence.
Lorsque le diagnostic CPUE confirme une diminution de l'abondance
de l'espèce, des mesures de gestion sont adoptées.
Ces mesures sont détaillées dans le chapitre 2 de la partie
relative à la mise en uvre du plan de gestion pour la
senne de plage.
Lorsque le diagnostic CPUE confirme une augmentation de l'abondance,
il sera possible d'augmenter le nombre d'AEP disponibles.
Le suivi des captures par unités d'effort qui servent de points
de référence sera régulièrement actualisé et consolidé à
partir d'une amélioration de la connaissance des captures, voire
étendu à d'autres espèces.
(1) Report of the Scientific, technical and economic commitee for fisheries Assessment of Mediterranean Sea stocks - part 1 (STECF 12-19) - reviewed by the STECF during its 41st plenary meeting held from 5 to 9 November, 2012 in Brussels, Belgium.
3. Mise en uvre du plan de
gestion
pour la senne de plage
Chapitre 1er
Objectifs de gestion
Article 1er
Objectifs de gestion pour les espèces
exploitées
par la senne de plage
1. Objectifs de gestion pour la senne de plage
PLAN DE GESTION senne de plage « hors poutine » |
POINT DE RÉFÉRENCE LIMITE |
---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) |
Capture par unité d'effort (kg/marée) |
Saupe (Sarpa salpa) |
14,73 |
Le plan de gestion pour la pêche à la senne de plage vise à
maintenir les captures par unités d'effort moyennes annuelles,
exprimées en kilogrammes de capture par espèce et par marée,
au-dessus des points de référence limite.
2. Objectifs de gestion spécifique
pour les espèces exploitées
par la senne de plage « à poutine »
PLAN DE GESTION senne de plage « à poutine » |
POINT DE RÉFÉRENCE LIMITE |
---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) |
Taux d'exploitation maximal (E) (*) |
Sardine (Sardina Pilchardus) |
Contribuer à l'objectif de gestion (E) = 0,4 en n'augmentant pas l'effort de pêche |
(*) Le taux d'exploitation maximal (E) correspond à la part maximale de la mortalité totale (Z) provoquée par la pêche (F) qui est compatible avec un bon renouvellement du stock. (E) s'exprime à travers le ratio (F/Z). |
Le plan de gestion pour la pêche à la senne de plage vise à maintenir le taux d'exploitation à un niveau inférieur ou égal à 0,4.
Chapitre 2
Mesures d'encadrement de la pêche à la
senne de plage
Article 2
Caractéristiques autorisées de l'engin
et conditions autorisées d'utilisation
Le filet a une longueur maximale de 450 mètres tout compris.
La chute maximale du filet est de 10 mètres.
Le maillage minimal est de 14 millimètres, par dérogation au
maillage minimal applicable aux sennes de plage, conformément à
l'article 9.7 du règlement (CE) n° 1967/2006. Les éléments
justifiant la mise en uvre de cette dérogation sont
détaillés ci-dessous.
Par dérogation au maillage minimal applicable aux sennes de
plage et conformément à l'article 9.7 du règlement (CE) n°
1967/2006, la pêche de petits pélagiques et de juvéniles de
sardine par les navires d'une longueur hors tout inférieure ou
égale à 12 mètres dans les eaux adjacentes au département des
Alpes-Maritimes est autorisée avec un engin d'une longueur
maximale de 200 mètres, d'un maillage de 2 millimètres vide de
maille étirée.
L'usage de la motorisation est interdit pour la traction.
Article 3
Zones et périodes de pêche
Les zones concernées sont situées dans les régions
Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
La pêche à la senne de plage se pratique du 1er avril au 30
novembre inclus de chaque année. Sur cette période, la pêche
est autorisée pour un nombre maximum de 150 jours de pêche par
navire.
La capture de petits pélagiques et de juvéniles de sardine,
aussi appelés « poutine », à la senne de plage par les
navires d'une longueur hors tout inférieure ou égale à 12
mètres dans les eaux adjacentes au département des Alpes-Maritimes
est autorisée pour une durée maximale de onze semaines,
comprise entre le 1er février et le 31 mai.
La gestion des zones de pose de filets est assurée par les prud'homies,
qui définissent les postes.
La pratique de la senne de plage est interdite sur les habitats
protégés mentionnés à l'article 4 du règlement (CE) n° 1967/2006
et que sont les prairies sous-marines, les habitats coralligènes
et les bancs de maërl.
Article 4
Création d'un régime d'autorisation
européenne de pêche
(modifié par l'arrêté du 15 mai 2015)
L'activité de pêche professionnelle à la senne de plage est
encadrée par une autorisation européenne de pêche (AEP),
anciennement appelée permis de pêche spécial (PPS). Le nombre
maximal d'AEP qui peut être attribué pour la pêche à la senne
de plage en Méditerranée est de 33.
Dans ce contingent, le nombre maximal d'AEP qui peut être
attribué pour la pêche à la senne de plage « à poutine »
est de 10.
La mention de la pratique de la senne de plage dans les fiches de
déclaration de capture est une condition nécessaire pour que l'AEP
soit attribuée.
Les AEP sont délivrées dans le cadre de la commission d'attribution
prévue par l'arrêté du 18 décembre 2006 établissant les
modalités de gestion des différents régimes d'autorisations
définis par la réglementation communautaire et applicables aux
navires français de pêche professionnelle immatriculés dans la
Communauté européenne et dans le cadre de la procédure prévue
par l'arrêté du 22 avril 2011 établissant les modalités de
gestion des permis de pêche spéciaux relatifs à certains
engins ou techniques de pêche applicables aux navires français
de pêche professionnelle immatriculés en Méditerranée.
Article 5
Mesures de gestion en cas de non-atteinte
des objectifs de gestion des ressources halieutiques
Si les objectifs de gestion ne sont pas atteints fin 2014, le
contingent d'autorisations européennes de pêche à la senne de
plage est réduit de 10 % en 2015.
Si les objectifs de gestion ne sont toujours pas atteints fin
2015, l'effort de pêche, exprimé en jours de pêche et calculé
sur la période 2014-2015, est réduit de 10 % en 2016.
Si les objectifs de gestion sont atteints fin 2014, le contingent
d'autorisations européennes de pêche à la senne de plage est
augmenté de 10 %.
Si les objectifs de gestion sont à nouveau atteints fin 2015, l'effort
de pêche, exprimé en jours de pêche et calculé sur la
période 2014-2015, est augmenté de 10 % en 2016.
Chapitre 3
Mise en uvre de dérogations
prévues
par le règlement (CE) n° 1967/2006
Article 6
Dérogation au maillage minimum
applicable aux sennes de plage,
au titre de l'article 9, paragraphe 7, du règlement (CE) n°
1967/2006
La mise en uvre de cette dérogation se justifie par le
respect des critères prévus par l'article 9, paragraphe 7, du
règlement (CE) n° 1967/2006 qui permet de déroger aux
dispositions des paragraphes 3, 4 et 5 du même article sur le
maillage minimal, pour les sennes de plage relevant d'un plan de
gestion.
En effet, il ressort des données contenues dans le plan de
gestion pour la senne de plage que :
a) L'activité de pêche à la senne de plage est une pêche
extrêmement ciblée et d'une grande sélectivité. Le cadre
réglementaire autorisant cette activité, en particulier l'article
23 de l'arrêté du 19 décembre 1994 portant réglementation
technique pour la pêche professionnelle en Méditerranée
continentale, prévoit de nombreuses restrictions qui réduisent
fortement la capturabilité de cette activité de pêche et,
partant, font de la pêche à la senne de plage une pêche
particulièrement ciblée et sélective. En outre, cette
technique de pêche permet de relâcher vivants les poissons dont
la capture n'est pas désirée. Le nombre maximal de jours de
pêche autorisés pour la senne de plage est de 150 jours de
pêche par an, cette activité devant être réalisée entre le 1er
avril et le 30 novembre (article 2 de l'arrêté du 28 janvier
2013 portant création d'une autorisation européenne de pêche
pour la pêche professionnelle à la senne de plage en mer
Méditerranée par les navires battant pavillon français). Pour
ce qui concerne la pêche de la poutine à la senne de plage, la
période maximale de pêche autorisée est de onze semaines,
entre le 1er février et le 31 mai, et seuls les poissons
pélagiques peuvent être capturés (art. 23 de l'arrêté du 19
décembre 1994 portant réglementation technique pour la pêche
professionnelle en Méditerranée continentale). Les navires
autorisés à pratiquer cette activité sont en nombre très
limité et doivent avoir une longueur hors tout inférieure ou
égale à 12 mètres. Les zones sont très limitées en raison du
faible nombre de pratiquants autorisés. La dimension autorisée
de la senne et le mode de traction manuel, qui est l'unique mode
de traction autorisé, limitent la pratique de cette pêche à
une petite bande côtière. En outre, les règlements prud'homaux,
qui interviennent de manière complémentaire au plan de gestion,
définissent des règles locales plus détaillées ou
additionnelles qui viennent également restreindre la
capturabilité. Ainsi, les zones de pêche sont identifiées par
des postes de calée autorisés, l'activité de pêche à la
poutine est interdite les dimanches et lundis et une capture
maximale journalière autorisée est fixée à 50 kilogrammes par
navire et par jour. Une clôture anticipée de la période de
pêche autorisée peut intervenir lorsque les poissons se
pigmentent.
b) Les effets de cette activité sur l'environnement marin sont
négligeables. La senne de plage n'est pas pratiquée au-dessus
des habitats protégés. La traction motorisée de la senne de
plage est interdite et seule la traction manuelle est autorisée.
Ces dispositions sont en vigueur en droit français puisqu'elles
sont établies par l'article 23-1 de l'arrêté du 19 décembre
1994 portant réglementation technique pour la pêche
professionnelle en Méditerranée continentale. Les
caractéristiques techniques autorisées des sennes de plage sont
prévues par l'article 3 du plan de gestion relatif à la senne
de plage et sont reprises dans l'article 23 de l'arrêté du 19
décembre 1994 portant réglementation technique pour la pêche
professionnelle en Méditerranée continentale. La hauteur de la
chute est limitée à 10 mètres. Les sennes de plage sont de
construction légère, n'ont pas de panneau et ne pénètrent pas
le substrat. Le frottement de ces engins sur les fonds est peu
intense et n'a que peu d'effet sur les espèces fixées, en
raison de la faible vitesse de traction, car la senne est halée
manuellement.
c) La pêche à la senne de plage n'est pas concernée par les
dispositions de l'article 4, paragraphe 5, du règlement (CE) n°
1967/2006 du Conseil du 21 décembre 2006 concernant des mesures
de gestion pour l'exploitation durable des ressources
halieutiques en Méditerranée. Le plan de gestion pour la senne
de plage prévoit que la pratique de cette activité est
interdite au-dessus des habitats protégés mentionnés à l'article
4 du règlement (CE) n° 1967/2006. Les données cartographiques
obtenues via le programme expérimental de géolocalisation des
navires de pêche de moins de 12 mètres (RECOPESCA) montrent que
la pêche à la senne de plage n'est pas pratiquée au-dessus les
habitats protégés mentionnés par l'article 4. Ces
cartographies confirment que les habitats au-dessus desquels est
réalisée la pêche à la senne de plage sont les fonds meubles,
généralement les fonds de galets.
Article 7
Demande de dérogation à la distance
minimale d'utilisation applicable aux sennes de plage,
au titre de l'article 13, paragraphes 5 et 9
Cette demande, déposée auprès de la Commission européenne,
se justifie par le respect des critères prévus par les
paragraphes précités de l'article 13.
En effet, il ressort des éléments contenus dans le plan de
gestion que :
a) Cette demande de dérogation est justifiée par la très
faible étendue de la plate-forme côtière sur le littoral
concerné par la pratique de la senne de plage, en particulier en
région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
b) Cette technique de pêche a un effet négligeable sur l'environnement
marin compte tenu du faible poids et de la faible dimension de la
senne de plage et de sa traction manuelle, qui est le seul mode
de traction autorisé. La pêche à la senne de plage n'est pas
concernée par les dispositions de l'article 4, paragraphe 5, du
règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du 21 décembre 2006
concernant des mesures de gestion pour l'exploitation durable des
ressources halieutiques en Méditerranée. Le plan de gestion
pour la senne de plage prévoit que la pratique de cette
activité est interdite au-dessus des habitats protégés
mentionnés à l'article 4 du règlement (CE) n° 1967/2006. Les
données cartographiques obtenues via le programme de
géolocalisation des navires de pêche montrent que la pêche à
la senne de plage n'est pas pratiquée au-dessus les habitats
protégés mentionnés par l'article 4. Ces cartographies
confirment que les habitats au-dessus desquels est réalisée la
pêche à la senne de plage sont les fonds meubles,
généralement les fonds de galets.
c) Le nombre maximal de navires autorisés à pratiquer la senne
de plage sur l'ensemble du littoral méditerranéen français est
limité à 37 navires.
d) La pêche à la senne de plage est une activité réalisée
depuis le rivage, à faible profondeur, et cible un ensemble d'espèces.
Aussi, les caractéristiques cette pêche font qu'elle ne peut
être réalisée au moyen d'un autre engin.
e) La pêche à la senne de plage respecte les dispositions du
règlement (CE) n° 1967/2006 relatives au maillage minimal, une
dérogation à la taille minimale des mailles étant demandée,
conformément à l'article 9, paragraphe 7, du règlement (CE)
n° 1967/2006.
f) Les activités de pêche à la senne de plage concernées par
cette dérogation étaient déjà autorisées par la
réglementation française, notamment par l'arrêté du 19
décembre 1994 portant réglementation technique pour la pêche
professionnelle en Méditerranée continentale. L'encadrement de
la pêche à la senne de plage prévu par le plan de gestion pour
la senne de plage gèle l'effort de pêche.
g) La pêche à la senne de plage n'est pratiquée que par un
faible nombre de navires, est soumise à de fortes restrictions
temporelles par le plan de gestion et ne concerne que des
tonnages de capture très faible. En outre, il s'agit d'une
activité ciblée qui permet de relâcher vivantes les captures
non désirées. Les espèces cibles de l'engin senne de plage ne
sont pas soumises à une taille minimale de capture par l'annexe
III du règlement (CE) n° 1967/2006. Par conséquent, les
captures des espèces visées à l'annexe III sont minimales.
h) Les céphalopodes ne sont pas ciblés par la senne de plage.
i) La pêche à la senne de plage est réalisée à une très
faible distance de la côte et est encadrée par les règles prud'homales.
Par conséquent, elle n'interfère pas avec les activités d'autres
navires de pêche utilisant des engins autres que des chaluts,
sennes ou autres filets remorqués.
Article 8
Dérogation à la taille minimale de
capture de la sardine à la senne de plage dans le département
des Alpes-Maritimes,
conformément l'article 15, paragraphe 3, du règlement (CE) n°
1967/2006
Les éléments contenus dans le plan de gestion pour la senne
de plage font apparaître que la senne à la poutine nécessite
la mise en uvre d'une dérogation permettant la capture d'alevins
de sardine, d'une taille inférieure à la taille minimale
prévue par l'annexe III du règlement (CE) n° 1967/2006 du
Conseil du 21 décembre 2006 concernant des mesures de gestion
pour l'exploitation durable des ressources halieutiques en
Méditerranée.
La mise en uvre de cette dérogation se justifie par le
respect des critères prévus par l'article 15, paragraphe 3, qui
prévoit la possibilité de déroger aux dispositions sur la
taille minimale de capture des sardines par le premier paragraphe
de l'article 15 pour les sennes de bateau et de plage relevant d'un
plan de gestion visé à l'article 19.
En effet, il ressort des éléments contenus dans le plan de
gestion, que :
a) Les sardines d'une taille inférieure à la taille minimale
ainsi pêchées sont des alevins de sardine destinés à la
consommation humaine. Leur consommation revêt un caractère
traditionnel dans les villes côtières des Alpes-Maritimes.
b) La capture de ces alevins est réalisée au moyen de navires
pêchant à la senne de plage dont l'activité est autorisée
conformément aux dispositions nationales établies au titre d'un
plan de gestion qui prévoit un encadrement spécifique pour la
pêche de la poutine à la senne de plage.
c) Le stock de sardine concerné se situe dans ses limites
biologiques de sécurité. Une première évaluation du stock de
sardine de la zone « golfe de Gênes-Ligure nord thyrrhénienne
» (GSA 09) a été réalisé et présentée lors du groupe de
travail du SG MED du CSTEP en juillet 2012. Le taux d'exploitation
de référence est évalué à 0,4. Le taux d'exploitation étant
en moyenne légèrement supérieur à 0,4 point de référence
choisi sur la période considérée, le stock est considéré
comme étant légèrement surexploité et il est conseillé de
diminuer la mortalité par pêche. Néanmoins, le taux d'exploitation
évalué pour l'année 2011 était légèrement inférieur au
taux de référence.
Les captures de sardine de la zone « golfe de Gênes-Ligure nord
thyrrhénienne » sont réalisées à plus de 99 % par des
navires italiens pêchant à la senne tournante coulissante. Les
1 % restant sont réalisés principalement par des navires
italiens pêchant au chalut de fond et secondairement par les
navires français pêchant à la senne de plage. L'impact de la
pêche réalisée par les navires français, en nombre limité et
qui pêchent sur une période limitée à quelques semaines par
la réglementation nationale apparaît comme étant marginal.
Chapitre 4
Mise en uvre du contrôle, du
système de pilotage,
du suivi et de l'évaluation scientifique
Article 9
Contrôle
Les actions de contrôle des activités de pêche maritime
pratiquées au moyen de senne de plage visent en priorité :
- le respect du maillage et des caractéristiques techniques
autorisées pour les sennes de plage ;
- le respect des tailles minimales de captures ;
- le respect des obligations déclaratives (journaux de pêche,
fiches de pêche, déclarations de débarquement et notes de
vente, complétude et qualité des données, respect des délais
de transmission) ;
- le respect des périodes autorisées et des zones de pêche ;
- la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non
réglementée.
Article 10
Mise en uvre du système de
pilotage
Un système de pilotage est mis en uvre dans le cadre du
présent plan de gestion. Il repose sur les éléments suivants :
- l'attribution annuelle d'autorisations européennes de pêche ;
- la mise en uvre d'un plan de suivi et d'échantillonnage
sur le modèle de la Data Collection Framework (DCF), mais
modulé en fonction des objectifs du présent plan. La mise en
uvre d'un programme spécifique de géolocalisation des
navires de moins de 12 mètres pour les activités concernées
par les plans de gestion afin d'acquérir des données précises
sur la localisation des navires, le temps de trajet, le temps de
pêche effectif, la localisation des opérations de pêche et la
profondeur à laquelle sont immergés les engins de pêche.
Article 11
Suivi et évaluation scientifique
Il est mis en place un suivi scientifique qui repose sur les
points suivants :
- l'acquisition et le traitement de données relatives aux
captures réalisées par les navires de moins de 12 mètres. Ces
données sont collectées conformément aux méthodes du système
d'information halieutique (SIH) de l'IFREMER. Ces méthodes sont
définies et détaillées dans le programme français de collecte
des données, adopté en application du règlement (CE) n° 199/2008
;
- une évaluation annuelle de l'atteinte des objectifs de gestion
retenus pour les principales espèces cibles ;
- l'acquisition et le traitement des données issues du système
de géolocalisation, notamment les données permettant de
qualifier la distribution de l'effort de pêche selon les
distances à la côte, les bathymétries et les habitats, lorsque
ces données sont disponibles ;
- l'évaluation de l'impact socio-économique de l'application du
plan de gestion et des dispositions du règlement (CE) n° 1967/2006
à travers l'exploitation des données collectées dans le cadre
du règlement (CE) n° 199/2008.
4. Intégration du plan de gestion pour
la senne de plage
en Méditerranée dans la réglementation nationale
La réglementation générale sur l'exercice et l'encadrement
de la pêche maritime s'applique en Méditerranée, et notamment
le décret n° 90-94 du 25 janvier 1990 pris pour l'application
du titre II et du titre IV du livre IX du code rural et de la
pêche maritime.
Le présent plan de gestion entre en vigueur en droit français
par arrêté ministériel.
La mise en uvre du plan de gestion Méditerranée pour
la senne de plage repose sur les textes réglementaires suivants
:
- arrêté du 19 décembre 1994 portant réglementation technique
pour la pêche professionnelle en Méditerranée continentale,
version consolidée au 25 avril 2013 ;
- arrêté du 22 avril 2011 établissant les modalités de
gestion des régimes d'autorisations relatifs aux engins de
pêche applicables aux navires français de pêche
professionnelle immatriculés en Méditerranée ;
- arrêté du 28 janvier 2013 portant création d'une
autorisation européenne de pêche pour la pêche professionnelle
à la senne de plage en mer Méditerranée par les navires
battant pavillon français, publié au Journal officiel de la
République française du 27 février 2013 ;
- arrêté du 8 mars 2013 portant modification de certaines
dispositions applicables à la pêche professionnelle à la
drague, à la senne tournante coulissante et à la senne de plage
en mer Méditerranée par les navires battant pavillon français,
publié au Journal officiel de la République française du 10
mars 2013 ;
- arrêté du préfet de région PACA n° 99-162 du 10 juin 1999
modifié précisant les conditions d'exercice de la pêche dans
les eaux de la Méditerranée continentale.
Les orientations de contrôle prévues par le présent plan de gestion sont reprises dans le plan national bisannuel 2012-2013 de contrôle des pêches maritimes et des produits de la pêche et de l'aquaculture et seront détaillées dans le plan interrégional de contrôle Méditerranée.
ANNEXE IV
PLAN DE GESTION POUR LA PÊCHE
PROFESSIONNELLE À LA SENNE TOURNANTE COULISSANTE EN MER
MÉDITERRANÉE PAR LES NAVIRES BATTANT PAVILLON FRANÇAIS
Mise en uvre du règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du
21 décembre 2006 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation
durable des ressources halieutiques en Méditerranée
TABLE DES MATIÈRES
1. Présentation du plan de gestion pour la pêche
professionnelle à la senne tournante coulissante en
Méditerranée
Chapitre 1er. - Présentation du plan de gestion pour la pêche
professionnelle à la senne tournante coulissante
1. Principes et contenu du plan de gestion
2. Références
3. Calendrier
Chapitre 2. - Présentation synthétique des activités de pêche
professionnelle en Méditerranée française et de l'activité de
pêche professionnelle à la senne tournante coulissante
1. Présentation des activités de pêche professionnelle en
Méditerranée
2. Présentation des activités de pêche professionnelle à la
senne tournante coulissante en mer Méditerranée
a) Description de la pêche à la senne tournante coulissante
b) Etat des principaux stocks exploités par la senne tournante
coulissante
2. Objectifs de gestion pour les principales espèces cibles
exploitées par la senne tournante coulissante en Méditerranée
1. Petits poissons pélagiques
2. Poissons démersaux
3. Mise en uvre du plan de gestion pour la senne tournante
coulissante
Chapitre 1er. - Objectifs de gestion
Chapitre 2. - Mesure d'encadrement de la pêche à la senne
tournante coulissante
Chapitre 3. - Mise en uvre du contrôle, du système de
pilotage, du suivi et de l'évaluation scientifique
4. Intégration du plan de gestion pour la senne tournante
coulissante en Méditerranée dans la réglementation nationale
1. Présentation du plan de gestion
pour la pêche professionnelle
à la senne tournante coulissante en Méditerranée
L'article 19 du règlement (CE) n° 1967/2006 du Conseil du 21
décembre 2006 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation
durable des ressources halieutiques en Méditerranée prévoit
que les Etats membres de l'Union européenne riverains de la
Méditerranée adoptent des plans de gestion pour les activités
de pêche maritime professionnelle pratiquées au moyen de
chaluts, de sennes de bateau, de sennes de plage, de sennes
tournantes coulissantes et de dragues dans leurs eaux
territoriales.
La France a choisi de définir et de mettre en uvre les
plans de gestion pour les activités de pêche maritime
professionnelle en Méditerranée au travers d'une approche par
engins et métiers. Chacun des engins mentionnés ci-dessus
pratiqués en Méditerranée française fait l'objet d'un plan de
gestion spécifique qui organise une régulation des flottilles
et de leur activité afin de stabiliser le niveau d'activité et
de garantir une gestion durable des ressources halieutiques
exploitées.
Les pêcheries françaises concernées par ces plans de gestion s'étendent
au-delà de la limite extérieure des eaux territoriales
françaises. Par conséquent, le champ d'application des plans de
gestion concerne tous les navires de pêche sous pavillon
français travaillant en Méditerranée. Par ailleurs, la France
vient de procéder à l'extension de sa zone économique
exclusive en Méditerranée ce qui lui permettra d'atteindre un
niveau territorial de gestion cohérent avec une politique de
gestion des ressources halieutiques, notamment au travers de la
mise en uvre des plan de gestion communautaires prévus par
l'article 18 du règlement (CE) n° 1967/2006.
Chapitre 1er
Présentation du plan de gestion pour la
pêche
professionnelle à la senne tournante coulissante
1. Principes et contenu du plan de gestion
a) Le plan de gestion vise à maintenir durablement les
activités de pêche maritime professionnelles en Méditerranée
en garantissant une exploitation durable des stocks et des
écosystèmes marins. Il est élaboré conformément à l'approche
de précaution et tient compte des recommandations de la
Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM)
et des avis scientifiques récents, notamment ceux du comité
scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP) et du
Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM).
b) Le plan de gestion intègre les enjeux socio-économiques et
vise à maintenir la polyvalence des activités de pêche
maritimes artisanales en Méditerranée.
c) Le plan contient des objectifs pluriannuels de gestion des
ressources halieutiques exploitées. Le plan et sa mise en
uvre sont évalués. Cette évaluation peut conduire à la
révision du plan et à la révision des objectifs de gestion en
fonction de l'actualisation et de l'amélioration des
connaissances scientifiques. Cette évaluation peut, en cas de
non-atteinte des objectifs de gestion, conduire à l'adoption de
mesures de gestion complémentaires.
d) Le plan de gestion définit les mesures qui permettent d'atteindre
les objectifs de gestion durable des ressources halieutiques
exploitées par la senne tournante coulissante. Les mesures
devant figurer dans les plans de gestion sont proportionnées par
rapport aux objectifs de gestion et au calendrier prévu pour les
atteindre. Le choix de ces mesures tient compte de leurs
conséquences socio-économiques.
e) Le plan de gestion a été élaboré à partir des données
recueillies durant la période d'observation 2004-2008 qui a
permis d'étudier la pêcherie à la senne tournante coulissante.
Certaines données ont été actualisées lorsque cela
apparaissait pertinent, notamment pour définir les choix de
gestion.
f) Le préfet de région compétent et les organisations
professionnelles des pêches maritimes (comité régionaux et
départementaux des pêches maritimes et des élevages marins,
prud'homies) conservent leurs compétences en matière de
réglementation des pêches maritimes et peuvent édicter, dans
le respect des objectifs prévus par le plan de gestion, des
règles complémentaires ou plus strictes que celles prévues par
le plan de gestion.
2. Références
Les éléments scientifiques qui ont permis l'élaboration des
plans de gestion sont les suivants :
- rapport de l'IFREMER d'avril 2011 sur le « Choix et mise en
uvre d'une solution de géolocalisation des navires de
pêche de moins de 12 mètres » ;
- cartographie des herbiers de posidonies et des aires marines
protégées », rapport de l'Agence des aires marines protégées,
mars 2013 ;
- indicateurs et diagnostics des activités de pêche concernées
: chalutage, sennes tournantes, dragues, ganguis et sennes de
plage (extrait du rapport de l'IFREMER d'avril 2010 en réponse
à la saisine 09-2829 de la DPMA concernant le plan de gestion
Méditerranée, conformément aux dispositions de l'article 19 du
règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- indicateurs et diagnostics sur les espèces exploitées par les
activités de pêche : chalutage, sennes tournantes, dragues,
ganguis et sennes de plage (extraits du rapport de l'IFREMER d'avril
2010 produit en réponse à la saisine 09-2829 de la DPMA
concernant le plan de gestion Méditerranée, conformément aux
dispositions de l'article 19 du règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- indicateurs et diagnostics économiques des flottilles
concernées par le plan de gestion (rapport de l'IFREMER avril
2011 produit en réponse à la saisine 10-2493 de la DPMA
concernant le plan de gestion Méditerranée, conformément aux
dispositions de l'article 19 du règlement [CE] n° 1967/2006) ;
- le rapport de la quinzième session du comité scientifique
consultatif de la Commission générale des pêches pour la
Méditerranée - Rome, 8-11 avril 2013 - annexe E évaluations
des stocks, voir les évaluations pour les stocks du golfe du
Lion (GSA 07) : sardine (Sardina pilchardus), anchois (Engraulis
encrasicolus), rouget de vase ou barbet (Mullus barbatus) et
merlu (Merluccius merluccius) ;
- le rapport du Comité scientifique, technique et économique
des pêches sur l'évaluation des stocks de Méditerranée (CSTEP
12-19) de novembre 2012 ;
- l'évaluation du stock de sardine (Sardina pilchardus) de la
GSA 09, présentée en juillet 2012 au sous-groupe Méditerranée
du Comité scientifique, technique et économique des pêches (rapport
du Comité scientifique, technique et économique des pêches sur
l'évaluation des stocks de Méditerranée (CSTEP 12-19)
évaluation du stock de sardine (Sardina pilchardus) de la GSA 09
réalisée en juillet 2012 dans le cadre du SG MED du CSTEP ;
- fiches MEDITS actualisées jusqu'en 2012 pour plusieurs
espèces (Mullus surmulets, Mullus barbatus, Illex coindetti,
Trachurus trachurus, Trachurus mediterraneus, Pagellus bogaraveo,
Boops boops, Merluccius merluccius).
3. Calendrier
a) L'élaboration des plans de gestion et la première phase
de leur mise en uvre (2013-2014).
La première phase de mise en uvre du plan de gestion vise
à créer les conditions et les outils permettant de prévenir un
accroissement du nombre d'unités pratiquant la pêcherie soumise
à plan de gestion et de prévenir tout accroissement de leur
effort de pêche et de leur impact sur les espèces et les
écosystèmes exploités. Par conséquent, les objectifs et
mesures de gestion visent à stabiliser les niveaux d'activité
afin de permettre une amélioration et a minima de garantir la
stabilité des niveaux d'abondance constatés sur les dernières
années.
Afin d'assurer la bonne mise en uvre du plan de gestion, un
comité de pilotage est constitué sous la responsabilité du
ministre en charge des pêches maritimes, avec la participation
des représentants de la pêche professionnelle. Ce comité de
pilotage établit un diagnostic sur la réalisation du plan de
gestion et propose des arbitrages selon une périodicité au
moins annuelle. Il est animé par le directeur interrégional de
la mer de Méditerranée.
b) La première étape de révision, en 2014.
Au cours du second semestre 2014, un bilan suivi d'un réexamen
des objectifs et des modalités de gestion sera réalisé sur la
base des éléments suivants :
- bilan de l'acquisition de données relatives à l'état des
ressources halieutiques exploitées, à l'impact environnemental
des activités suivies par géolocalisation ;
- évaluation de la progression vers les objectifs de gestion des
ressources halieutiques exploitées et de l'efficacité des
outils de gestion et du mécanisme de pilotage.
Sur la base de ce bilan une révision du plan de gestion pourra
être proposée à la Commission européenne pour la fin d'année
2014.
c) La seconde étape de mise en uvre (2014-2016).
La seconde phase (2014-2016) consiste à vérifier si les
objectifs de gestion sont atteints. Si les objectifs de gestion
sont atteints, la mise en uvre du plan permettra alors d'autoriser
une augmentation de l'effort de pêche, compatible avec le
respect des objectifs de gestion. Dans le cas où les objectifs
de gestion ne sont pas atteints, des mesures de réduction du
nombre d'autorisations et de l'effort de pêche, telles que
détaillées dans l'article 7 du présent plan sont mises en
uvre.
Chapitre 2
Présentation synthétique des activités
de pêche professionnelles en Méditerranée française
et des activités de pêche professionnelle à la senne tournante
coulissante
1. Présentation des activités
de pêche professionnelle en Méditerranée
Les pêcheries françaises de Méditerranée sont réparties
entre deux zones : la première regroupe les zones de pêche du
golfe du Lion et celles des côtes continentales françaises à l'ouest
du golfe de Gênes (GSA 07) et la GSA 08 couvrant les zones de
pêche de Corse. A ces pêches maritimes, littorales, et du large,
s'ajoutent, d'une part, une activité de pêche lagunaire
intéressant plus d'une vingtaine de lagunes dont la majeure
partie borde le littoral du golfe du Lion et, d'autre part, une
activité hauturière couvrant l'ensemble de la Méditerranée,
la pêche du thon rouge à la senne tournante. A l'exception de
cette dernière, le golfe du Lion, grâce à son large plateau
continental (15 000 km²) et l'importance de ses lagunes (49 734
ha) sur le littoral, regroupe la majeure partie de l'activité
halieutique française en Méditerranée et de sa production. Al'inverse,
à l'est de Martigues et en Corse, les profondeurs de plus de 200
mètres sont très proches du littoral et les surfaces
exploitables par la pêche se localisent dans la bande côtière.
Les différents métiers peuvent se définir en 3 grands groupes
: le chalutage, la pêche des poissons pélagiques à la senne
tournante, et un ensemble de métiers divers pratiqués d'une
façon polyvalente et à petite échelle, principalement à la
côte et dans les lagunes.
La flottille de pêche de Méditerranée continentale (golfe du
Lion et côtes provençales) compte 1 120 navires et 2 003 marins.
15 % de ces navires sont concernés par un plan de gestion pris
en application de l'article 19 du règlement (CE) n° 1967/2006.
L'activité de pêche en Corse est répartie sur l'ensemble de
son littoral (1 043 km) avec 50 % des unités de pêche
regroupées dans le golfe d'Ajaccio. La flottille est composée
de 205 unités artisanales. 10 % de ces navires sont concernés
par un plan de gestion pris en application de l'article 19 du
règlement (CE) n° 1967/2006.
2. Présentation des activités de
pêche professionnelle
à la senne tournante coulissante en Méditerranée
a) Description de la pêche à la senne tournante
coulissante et de la flottille pratiquant cette activité.
Les sennes utilisées en Méditerranée font partie de
la famille des filets tournants et sont également dénommées «
sennes tournantes coulissantes ». D'après la définition de l'Organisation
des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), ces
engins capturent le poisson en l'encerclant à la fois sur les
côtés et par en dessous, ce qui l'empêche, en eaux profondes,
de s'échapper en plongeant vers le bas. Les filets tournants
avec coulisse (famille des sennes coulissantes) sont des sennes
tournantes caractérisées par l'emploi d'une coulisse à la
partie inférieure du filet. La coulisse assure le boursage du
filet permettant de retenir la totalité du poisson.
Les senneurs de plus de 24 mètres ciblant le thon rouge font l'objet
d'une réglementation spécifique car ils relèvent des
recommandations de la Commission internationale pour la
conservation des thonidés de l'Atlantique. Par conséquent, ils
ne sont pas intégrés dans le présent plan de gestion.
Une subdivision de la flottille selon la taille des navires peut
être envisagée. Certains navires ont recours à l'usage du
dispositif lumineux (« lamparo ») pour la pêche des petits
pélagiques à certaines périodes de l'année. La senne
tournante coulissante se divise ainsi en deux segments :
- la senne tournante coulissante pour les navires de plus de 12
mètres et de moins de 24 mètres utilisant ou non un dispositif
lumineux (« lamparos ») ;
- la senne tournante coulissante dite « allatchare » pour les
navires de moins de 12 mètres.
Chacun de ces segments peut cibler les poissons pélagiques et
démersaux, en utilisant des maillages différents.
Actuellement, seule la senne tournante coulissante, aussi appelé
filet tournant coulissant, est pratiquée par les navires
français et intégrée au plan de gestion. La possibilité d'une
diversification des chalutiers vers la senne de bateau est
prévue dans le plan de gestion chalut mais n'est actuellement
pas effective.
La pêche des petits poissons pélagiques à la senne tournante
coulissante se caractérise par une saisonnalité très nette de
l'activité, centrée sur la période s'étalant de mars à
septembre. En zone côtière, cette activité se déploie du
territoire de la prud'homie de Saint-Cyprien jusqu'à la prud'homie
de La Ciotat, ainsi que sur le territoire de la prud'homie de
Bonifacio. Au-delà des 3 milles, les zones les plus actives sont
situées dans la partie ouest du golfe du Lion et sur le nord-est
de la Corse.
La pêche des poissons démersaux à la senne tournante
coulissante se pratique toute l'année mais le maximum d'activité
se retrouve sur les mois de septembre à décembre. Le calendrier
d'activité des navires de cette flottille qui pratiquent
également la pêche au poisson pélagique est complémentaire :
le début de l'année est principalement consacré à l'activité
de pêche aux pélagiques et la fin de l'année majoritairement
à l'activité de pêche aux démersaux. La répartition
géographique de la pêche des démersaux à la senne tournante
est continue sur la zone côtière de l'ensemble du golfe du Lion
et se prolonge jusqu'à la prud'homie de Cassis, puis sur des
zones disjointes de la prud'homie de Toulon, de Saint-Raphaël et
de Cannes. Sur la zone des 3 à 12 milles, l'activité concerne
les secteurs est et ouest du golfe du Lion.
L'examen des variations interannuelles de la composition de la
flottille pêchant à la senne tournante coulissante réalisé
pendant la période d'observation 2004-2008 fait apparaître des
flux entrants et sortants importants et montre une flottille
dynamique. La polyvalence d'activité s'exprime à l'échelle
annuelle, puisqu'une grande partie de la flottille exerce d'autres
activités de pêche au cours de la même année, mais aussi à l'échelle
pluriannuelle car il est fréquent que les navires changent
certaines de leurs activités d'une année sur l'autre. L'examen
de la flottille réalisé au moyen des tableaux ci-dessous permet
de dénombrer 67 navires pratiquant la pêche à la senne
tournante coulissante en Méditerranée continentale (région
Provence-Alpes-Côte d'Azur et région Languedoc-Roussillon). Par
ailleurs, onze navires pratiquent la pêche à la senne tournante
coulissante en Corse, notamment dans le cadre de la licence senne
tournante coulissante délivrée par le comité régional des
pêches maritimes et des élevages marins de Corse depuis 2011.
La flottille totale pratiquant la senne tournante coulissante en
Méditerranée est ainsi évaluée à 78 navires.
Tableau 1. - Effectifs navires et cumul
global des mois d'activités de la flottille
senne tournante coulissante (Languedoc-Roussillon, PACA, 2004-2008)
ACTIVITÉ senne petits pélagiques |
ACTIVITÉ senne poissons blancs |
ACTIVITÉS mixte (petits pélagiques et poissons demerseaux) |
|
---|---|---|---|
Nombre de navires |
35 |
32 |
20 |
Nombre de mois |
543 |
644 |
213 |
Figure 1. - Diagramme des flux entrants
et sortants de la flottille senne poissons démersaux (blancs)
Le turn-over annuel (noir) est calculé sur les années 2005,
2006 et 2007 (Languedoc-Roussillon, PACA, 2004-2008)
Figure 2. - Diagramme des flux entrants
et sortants de la flottille senne petits péLagiques
Le turn-over annuel (noir) est calculé sur les années 2005,
2006 et 2007 (Languedoc-Roussillon, PACA, 2004-2008)
Les engins de type senne tournante coulissante ont la
particularité de pouvoir être mis en uvre par des navires
de tailles très variées et qui adoptent des engins
dimensionnés en proportion.
La senne coulissante est constituée essentiellement d'une longue
nappe faite d'une série de panneaux de différents maillages
avec des flotteurs sur son bord supérieur, des lests et des
anneaux fixés à son bord inférieur. Le panneau du maillage le
plus petit et le fil le plus épais, généralement situé à l'une
des extrémités du filet, forment la « poche » dans laquelle
la capture est regroupée.
L'allatchare est une petite senne tournante coulissante d'environ
300 mètres de long pour 50 à 70 mètres de chute (rapport : 1/5
ou 1/6). Selon les sennes, les maillages sont de 60 ou de 70
millimètres (maille étirée) dans le filet. Le montage
technique du filet a été adapté pour pêcher sur des petits
fonds. Certaines unités disposent de deux types d'allatchare
utilisés en fonction des espèces ciblées.
Figure 3. - Plan type de filets
tournants et coulissants
1. Senne allatchare pour la capture de dorades, muges et bars...
2. Senne pour la capture de sardines
Quand les opérations de pêche se déroulent sur de faibles
profondeurs, pour la pêche de petits pélagiques et dans le cas
de la senne à poissons démersaux, la coulisse peut être en
contact avec le fond et peut entraîner des impacts physiques.
Aucune étude ne quantifie ces impacts qui semblent néanmoins
faibles.
b) Etat des principaux stocks exploités par la senne tournante
coulissante.
La senne tournante coulissante est utilisée pour pêcher des
poissons pélagiques et des poissons démersaux.
Une espèce cible est définie comme :
- l'espèce qui apparaît le plus fréquemment dans les captures
;
- l'espèce qui, lorsqu'elle est capturée, a le poids moyen de
capture le plus élevé.
La composition des captures réalisées à la senne tournante
coulissante montre que les principales espèces cibles sont les
suivantes :
- poissons pélagiques : la sardine. Cette espèce représente 92
% des captures de poissons pélagiques réalisées à la senne
tournante en poids moyens capturés par marée. L'anchois est une
espèce pélagique exploitée à titre accessoire dans le cas de
la pêcherie à la senne tournante coulissante. Le chinchard,
bien que pouvant être capturé avec une fréquence importante,
ne constitue pas une espèce cible car les quantités capturées
sont faibles (cf. graphiques ci-dessous) ;
- poissons démersaux : la dorade royale, le marbré. Ces deux
espèces représentent 60 % des captures de poissons démersaux
réalisées à la senne tournante en poids moyens capturés par
marée (cf. graphiques ci-dessous).
Figure 4. - Bilan des observations
au débarquement des marées réalisées par les navires dont les
captures ont été réalisées par un engin
de type senne tournante coulissante pour petits pélagiques (Languedoc-Roussillon,
PACA, 2008-2009)
Figure 5. - Bilan des observations
au débarquement des marées réalisées par les navires dont les
captures ont été réalisées
par un engin de type senne tournante coulissante pour poissons
démersaux (Languedoc-Roussillon, PACA, 2008-2009)
La sardine (Sardina Pilchardus) et l'anchois (Engraulis encrasicolus). La sardine est un poisson pélagique qui appartient à l'ordre des clupéiformes et à la famille des clupéidés. Sa taille minimale de capture est fixée à 11 centimètres par le règlement (CE) n° 1967/2006. Ce poisson atteint sa maturité sexuelle à l'âge de deux ans et se retrouve dans toute la Méditerranée, à des profondeurs allant de 10 à 100 mètres mais surtout entre 25 et 100 mètres. Son alimentation se compose principalement de plancton.
L'anchois est un poisson pélagique qui
appartient à l'ordre des clupéiformes et à la famille des
engraulidés. Sa taille minimale de capture est fixée à 9
centimètres par le règlement (CE) n° 1967/2006. Ce poisson
atteint sa maturité sexuelle à l'âge de un an et se retrouve
dans toute la Méditerranée, à des profondeurs allant de 0 à
400 mètres. Son alimentation se compose principalement de
plancton.
Ces deux principales espèces en termes de production des
poissons petits pélagiques sont étudiées scientifiquement
depuis de longues années et plus précisément depuis 1993 au
travers d'une campagne acoustique d'évaluation des biomasses
dans le golfe du Lion (PELMED) et, depuis 2009, avec le suivi de
l'état de santé des populations, par l'analyse des
échantillons prélevés dans le cadre d'un dispositif national d'auto-échantillonnage
des captures par les pêcheurs professionnels financé par les «
Contrats bleus ». Les stocks de sardine et d'anchois du golfe du
Lion font l'objet d'une évaluation de la part du comité
scientifique de la Commission générale des pêches pour la
Méditerranée.
La situation de ces deux stocks peut se synthétiser comme suit :
- il s'agit d'espèces à durée de vie courte, à forte
croissance et à dynamique rapide de population ;
- le taux d'exploitation de ces espèces est faible à modéré
au cours des 20 dernières années (inférieur à 25 % de la
biomasse totale, avec une exploitation débutant dès l'âge 0) ;
- depuis 2008, on constate l'apparition d'un fort déséquilibre
démographique des populations de petits pélagiques du golfe du
Lion. Ce déséquilibre se traduit par la présence d'une
population nombreuse en individus, quasi exclusivement
constituée d'âge 0 et 1 an et par la forte diminution de la
croissance en taille moyenne aux âges. Si la biomasse de
juvéniles d'anchois et de sardine est en augmentation, la
biomasse de reproducteurs reste, pour les deux espèces, à un
niveau faible. Ces observations sont couplées à l'observation d'une
abondance exceptionnelle de sprats (non ciblés commercialement)
;
- cette situation pourrait trouver son origine dans des
changements de nature écologique. Ces hypothèses sont en cours
d'examen ;
- cette situation a conduit à un ajustement de l'effort de
pêche sur les fractions commerciales : l'effort de pêche a
connu une diminution rapide jusqu'à des niveaux actuels de très
faible activité. Les stocks d'anchois et de sardines du golfe du
Lion sont aujourd'hui considérés comme pleinement exploités
par le Comité scientifique consultatif de la commission
générale des pêches pour la Méditerranée qui recommande de
ne pas augmenter l'effort de pêche sur ces deux stocks (1).
La dorade royale (Sparus aurata) est un poisson démersal qui appartient à l'ordre des perciformes et à la famille des sparidés. Sa taille minimale de capture est fixée à 20 centimètres par le règlement (CE) n° 1967/2006. Ce poisson atteint sa maturité sexuelle à l'âge de deux ans (hermaphrodisme protandre) et se retrouve dans toute la Méditerranée, à des profondeurs allant de 0 à 150 mètres mais surtout entre 0 et 30 mètres. La dorade fréquente les zones de ressac, les fonds sableux et les prairies sous-marines ainsi que les estuaires et les lagunes en été. Son alimentation se compose principalement de coquillages. Cette espèce ne fait pas l'objet d'une évaluation de stock. L'état initial de référence du stock est, à ce stade, établi à partir d'un point de référence limite établi à partir de la capture par unité d'effort détaillée dans la partie 2 « Objectifs de gestion des ressources halieutiques » du présent plan. L'évolution de l'état de ce stock sera évaluée à partir du respect de ce point de référence. Toutefois le rapport du Comité scientifique technique et économique des pêches (CSTEP) de novembre 2012 relatif à l'évaluation des stocks méditerranéens considère que ce stock est partiellement évaluable. Les évaluations et diagnostics de l'état de ces stocks qui pourront être prochainement conduites sur ce stock seront intégrées dans le présent plan de gestion.
Le marbré commun (Lithognathus mormyrus) est un poisson démersal qui appartient à l'ordre des perciformes et à la famille des sparidés. Sa taille minimale de capture est fixée à 20 centimètres par le règlement (CE) n° 1967/2006. Ce poisson atteint sa maturité sexuelle à l'âge de deux ans (hermaphrodisme protandre) et se retrouve dans toute la Méditerranée, à des profondeurs allant de 0 à 150 mètres mais surtout entre 10 et 20 mètres de profondeur, sur des fonds sableux, vaseux ou de prairies sous-marines. Il se nourrit de vers, de mollusques et de petits crustacés. Cette espèce ne fait pas l'objet d'une évaluation de stock et ne fait pas partie de la liste des stocks qui sont considérés comme partiellement évaluables par le rapport du Comité scientifique technique et économique des pêches (CSTEP) de novembre 2012 relatif à l'évaluation des stocks méditerranéens. L'état initial de référence du stock est, à ce stade, établi à partir d'un point de référence limite établi à partir de la capture par unité d'effort détaillée dans la partie 2 « Objectifs de gestion des ressources halieutiques » du présent plan. L'évolution de l'état de ce stock sera évaluée à partir du respect de ce point de référence.
(1) Rapport de la quinzième session du comité scientifique consultatif de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée - Rome, 8-11 avril 2013, annexe E, table 2, pages 70 et 71 : évaluation des stocks réalisés pour la sardine (Sardina pilchardus) et l'anchois (Engraulis encrasicolus) de la GSA 07 golfe du Lion).
2. Objectifs de gestion pour les
principales espèces cibles
exploitées par la senne tournante coulissante en Méditerranée
Les principales espèces cibles exploitées par la senne
tournante coulissante ont été identifiées dans le second
chapitre de la première partie (partie 2 b).
En ce qui concerne l'anchois, bien que dans le cas de la senne
tournante coulissante il s'agisse d'une espèce accessoire, il
est décidé de prévoir le même objectif que pour le plan de
gestion pour le chalut.
1. Petits poissons pélagiques
Pour les populations à forte instabilité naturelle comme les
petits pélagiques, il est recommandé d'adopter des points de
référence de type limite pour le taux d'exploitation de l'espèce.
Lorsque le niveau d'activité se situe en dessous de ces points
de référence, ces espèces sont considérées être dans une
situation favorable avec une forte probabilité de pérennité et
une productivité élevée. Au-delà de ces points de référence,
les effets de la pêche peuvent être directement préjudiciables
au devenir de ces populations, ou amplifier et accélérer des
phénomènes de décroissance naturelle. Le rapprochement ou le
dépassement de ces points de référence limite doit donc
conduire à une analyse renforcée de la situation et à l'adoption
d'une stratégie d'adaptation, que la cause ou les causes soient
identifiées comme intrinsèques à la pêcherie ou liées à une
évolution environnementale.
L'indicateur retenu est le taux d'exploitation, qui est le ratio,
pour la fraction des individus âgés de plus d'un an, entre la
biomasse des captures et la biomasse totale estimée par campagne
acoustique d'un stock de poissons petits pélagiques. Ce taux d'exploitation
correspond à la part maximale de la mortalité totale de la
catégorie des individus de plus d'un an provoquée par la pêche
qui est compatible avec un bon renouvellement du stock.
- un taux d'exploitation de cette catégorie d'âge inférieur au
seuil est acceptable ;
- un taux d'exploitation de cette catégorie d'âge proche du
seuil doit faire l'objet d'une analyse approfondie pour ne pas
dépasser ce seuil à court ou moyen terme ;
- un taux d'exploitation de cette catégorie d'âge supérieur au
seuil implique une analyse approfondie et la mise en uvre
des mesures correctives.
Le taux d'exploitation adopté comme point de référence limite
est de 40 %, applicable aux stocks de sardine et d'anchois dans
le golfe du Lion.
Le seuil inférieur de la catégorie individus de plus d'un an
est défini par la longueur moyenne des poissons d'âge 1 an. Ce
seuil peut évoluer en fonction des taux de croissance observés,
mais il est proposé d'utiliser une valeur moyennée sur
plusieurs années. La valeur initiale de seuil pour classer un
poisson dans la catégorie des individus de plus d'un an est la
longueur moyenne des poissons d'âge 1 an, telle que calculée
sur une période 2005-2011 : 12 cm pour l'anchois, 13 cm pour la
sardine. Ces valeurs seuil sont actualisées chaque année.
Il est adopté comme point de référence limite un taux d'exploitation
maximal de 40 % de la biomasse des individus de plus d'un an.
Cette régulation du taux d'exploitation des individus de plus d'un
an est complémentaire aux règlements sur la taille minimale de
capture et de commercialisation. Il faut noter qu'un taux d'exploitation
maximum estimé sur la totalité de la fraction commerciale (ie
la fraction du stock constitué d'individus ayant une taille
supérieure à la taille minimale de capture) ne permettrait pas
d'atteindre un objectif de protection des individus de plus d'un
an, les stratégies de pêche et de commercialisation mise en
uvre par la pêcherie pouvant décider d'utiliser le taux d'exploitation
autorisé sur des catégories de taille ou de poids individuel
très ciblées, alors qu'il aurait été établi sur la base d'une
composition de plusieurs catégories.
Ces points de référence concernent l'anchois et la sardine,
deux espèces qui sont exploitées par deux métiers qui ciblent
principalement ces ressources : les chalutiers pélagiques et les
sennes tournantes coulissantes, qui sont prises en compte
conjointement pour calculer la valeur actuelle de cet indicateur,
mais également si nécessaire, dans les mesures d'ajustement. Il
existe également des flottilles espagnoles qui ciblent ces
ressources et qui devront être intégrées dans ce dispositif de
gestion.
Les points de référence et leurs valeurs sont généralement
adoptés pour une gestion pluriannuelle. Cependant, compte tenu
de la forte variabilité naturelle et intrinsèque de ces
espèces, il sera nécessaire de vérifier annuellement l'adéquation
de ce dispositif pour la gestion, notamment à partir d'une
amélioration de la connaissance des captures.
Il faut noter que l'indicateur proposé comme point de
référence ne décompose pas la biomasse reproductive en mâle
et femelle : des évolutions très importantes mais envisageables
pour ce type de population de sex-ratio pourraient amener à
faire évoluer les modalités de calcul de cet indicateur.
Une évolution future du plan de gestion pourrait amener à
prévoir, en complément du taux d'exploitation maximal, une
biomasse minimale des individus de plus d'un an qui s'exprimerait
en valeur absolue.
Les informations sur les principales autres espèces de petits
pélagiques (maquereaux, chinchards, sprats) ne permettent pas de
les intégrer dans une approche globale des populations. Les
suivis et les analyses en cours devraient permettre de
développer, à terme, une approche écosystémique du
compartiment poissons petits pélagiques du golfe du Lion.
2. Poissons démersaux
Le plan de gestion pour la senne tournante coulissante adopte
comme objectifs de gestion des ressources halieutiques
démersales exploitées par cette activité de pêche des points
de référence révisables. Compte tenu des données disponibles,
ce plan utilise la capture par unité d'effort de référence
pour les deux principales espèces cibles capturées par la senne
tournante coulissante. Le niveau de capture par unité d'effort
de référence pour une espèce est considéré à l'échelle de
la pêcherie à la senne tournante coulissante qui cible cette
espèce. Ces captures par unité d'effort constituent un indice
direct de l'abondance de ces espèces et sont exprimées en
kilogrammes par marée, sur une moyenne annuelle. Ces points de
référence sont établis pour les deux principales espèces
cibles de la senne tournante coulissante : la dorade royale et le
marbré.
Les points de référence ont été définis en utilisant les
résultats de campagnes d'échantillonnages des débarquements
sur un échantillon de navires pratiquant la senne tournante au
cours de la période 2007-2012.
Figure 6. - Données relatives aux
captures de dorade royale (Sparus aurata) obtenues à partir des
campagnes d'échantillonnages des débarquements (OBSDEB) sur un
échantillon de navires pratiquant la senne tournante coulissante
au cours de la période 2007-2012
DORADE ROYALE | DONNÉES SUR LA
PÉRIODE 2007-2012 |
||
---|---|---|---|
Nombre de marées observées |
111 |
||
Nombre de navires observés |
19 |
||
Rang espèce/métier |
1 |
||
Occurrence |
59 % |
||
Capture totale (kg) |
10 677 |
||
Capture moyenne (kg/marée) |
162 |
||
CPUE annuelle (kg/marée) |
96 |
||
Capture mini/navire (kg/marée) |
2 |
||
Capture max/navire (kg/marée) |
3 000 |
Figure 7. - Données relatives aux
captures de marbré (Lithognathus mormyrus) obtenues à partir
des campagnes d'échantillonnages des débarquements (OBSDEB) sur
un échantillon de navires pratiquant la senne tournante
coulissante au cours de la période 2007-2012
MARBRÉ | DONNÉES SUR LA
PÉRIODE 2007-2012 |
||
---|---|---|---|
Nombre de marées observées |
111 |
||
Nombre de navires observés |
19 |
||
Rang espèce/métier |
2 |
||
Occurrence |
55 % |
||
Capture totale (kg) |
3 011 |
||
Capture moyenne (kg/marée) |
49 |
||
CPUE annuelle (kg/marée) |
27 |
||
Capture mini/navire (kg/marée) |
0 |
||
Capture max/navire (kg/marée) |
800 |
En l'état des connaissances disponibles, les points de
référence - exprimés en capture par unité d'effort estimée -
pour les principales espèces démersales ciblées par la senne
tournante coulissante sont les suivants :
PLAN DE GESTION senne tournante coulissante |
POINT DE RÉFÉRENCE LIMITE | ||
---|---|---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) |
CPUE (kg/marée) |
||
Dorade royale (Sparus aurata) |
96 |
||
Marbré commun (Lithognathus mormyrus) |
27 |
Le plan de gestion pour la pêche à la senne tournante
coulissante vise à maintenir les captures par unités d'effort
moyennes annuelles, exprimées en kilogrammes de capture par
espèce et par marée, au-dessus des points de référence.
La valeur annuelle de CPUE et la valeur moyenne de CPUE sur les
trois dernières années sont analysées par rapport au point de
référence.
Lorsque le diagnostic sur les CPUE confirme une diminution de l'abondance
de l'espèce, des mesures de gestion sont adoptées.
Lorsque le diagnostic sur les CPUE confirme une augmentation de l'abondance,
il sera alors possible d'augmenter le nombre d'AEP disponibles.
Ces mesures sont détaillées dans le chapitre 2 de la partie
relative à la mise en uvre du plan de gestion.
Le suivi des captures par unité d'effort qui servent de points
de référence sera régulièrement actualisé et consolidé à
partir d'une amélioration de la connaissance des captures, voire
étendu à d'autres espèces.
3. Mise en uvre du plan de
gestion
pour la senne tournante coulissante
Chapitre 1er
Objectifs de gestion
Article 1er
Objectifs de gestion pour les espèces
pélagiques
exploitées par la senne tournante coulissante
PLAN DE GESTION senne tournante coulissante petits poissons pélagiques |
POINT DE RÉFÉRENCE LIMITE |
---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) |
Taux d'exploitation maximal de la biomasse des individus de plus d'un an (*) |
Sardine (Sardina Pilchardus) et anchois (Engraulis encrasicolus) |
40 % |
(*) Les individus de plus d'un an sont les individus dont la longueur est supérieure ou égale à la longueur moyenne des poissons d'âge 1 an, soit 12 centimètres pour les anchois et 13 centimètres pour les sardines. |
Le plan de gestion vise à maintenir le taux d'exploitation de la biomasse des individus de plus d'un an à un niveau inférieur à 40 %.
Article 2
Objectifs de gestion pour les espèces
démersales
exploitées par la senne tournante coulissante
PLAN DE GESTION senne tournante coulissante petits poissions démersaux |
POINT DE RÉFÉRENCE |
---|---|
Espèce : nom commun (nom scientifique) |
CPUE (kg/marée) |
Dorade royale (Sparus aurata) |
96 |
Marbré commun (Lithognathus mormyrus) |
27 |
Le plan de gestion pour la pêche à la senne tournante coulissante vise à maintenir les captures par unités d'effort moyennes annuelles, exprimées en kilogrammes de capture par espèce et par marée, au-dessus des points de référence.
Chapitre 2
Mesures d'encadrement de la pêche
à la senne tournante coulissante
Article 3
Création d'un régime d'autorisations
européennes de pêche
(modifié par l'arrêté du 15 mai 2015)
modifié par l'arrêté du 1er février 2017)
1. La pratique de la pêche professionnelle à la senne
tournante coulissante en mer Méditerranée par les navires
battant pavillon français est soumise à l'obtention de l'une ou
des deux autorisations européennes de pêche (AEP) senne
tournante coulissante.
Les navires qui pêchent à la senne tournante coulissante les
poissons pélagiques sont soumis à l'obtention de l'AEP senne
tournante coulissante pour la pêche des poissons pélagiques.
Les navires qui pêchent à la senne tournante coulissante les
poissons autres que les poissons pélagiques sont soumis à l'obtention
de l'AEP senne tournante coulissante pour la pêche des poissons
autres que pélagiques.
Les navires qui ciblent éventuellement les espéces pélagiques
et autres que pélagiques à la senne tournante coulissante
doivent détenir les deux AEP senne tournante coulissante.
La senne tournante coulissante ne peut être pratiquée que par
des navires d'une longueur hors tout inférieure à 24 mètres.
La senne tournante ciblant les petits pélagiques est pratiquée
avec ou sans dispositif lumineux.
2. Le plafond de navires qui disposent de l'une ou des deux AEP
senne tournante coulissante en Méditerranée est de 70 navires.
3. Ces deux AEP sont délivrées dans le cadre du groupe de
travail de la commission consultative de la gestion des
ressources halieutiques pour l'attribution des AEP pour la
Méditerranée prévu par l'article 5 de l'arrêté du 8
septembre 2014 susvisé.
Article 4
Caractéristiques autorisées des engins
de pêche
Pour les navires pêchant les petits poissons pélagiques à
la senne tournante coulissante, le maillage minimal est de 14
millimètres pour le filet et la poche.
Pour les navires pêchant les poissons démersaux à la senne
tournante coulissante, le maillage minimal est de 40 millimètres
pour le filet et la poche.
La hauteur de chute maximale du filet ne peut être supérieure
à 120 mètres :
- senne tournante coulissante pour les navires de plus de 12
mètres et de moins de 24 mètres, dont les navires utilisant un
dispositif lumineux (« lamparos ») :
- le filet a une longueur maximale de 600 mètres armé au liège
;
- la poche est située à l'extrémité du filet ;
- senne tournante coulissante dite « allatchare » pour les
navires de moins de 12 mètres dont les navires utilisant un
dispositif lumineux (« lamparos ») :
- le filet a une longueur maximale de 400 mètres armé au liège
;
- la poche est située à l'extrémité du filet.
Article 5
Zones et périodes de pêche
5modifié par l'arrêté du 4 février 2019)
Les zones concernées sont situées dans les régions
Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse. L'activité
de senne tournante coulissante se pratique durant toute l'année.
La pêche à la senne tournante coulissante se pratique dans le
respect des articles 4 et 13 du règlement (CE) n° 1967/2006. L'utilisation
des sennes coulissantes est interdite à moins de 300 mètres de
la côte ou en deçà de l'isobathe de 50 m lorsque cette
profondeur est atteinte à une moindre distance de la côte.
La pêche à la senne tournante coulissante est interdite au-dessus
des habitats protégés mentionnés à l'article 4 du règlement
(CE) n° 1967/2006 et que sont les prairies sous-marines.
Une senne tournante coulissante ne peut être mouillée à des
profondeurs inférieures à 70 % de sa hauteur de chute totale,
telle qu'elle est établie dans l'article 4 du présent plan de
gestion, conformément à l'annexe II du règlement (CE) n° 1967/2006.
Article 6
Géolocalisation de l'activité
Tout navire titulaire de l'AEP senne tournante coulissante s'engage à embarquer une balise de géolocalisation si la demande lui est faite par les services de l'Etat en charge de la délivrance des autorisations.
Article 7
Mesures de gestion en cas d'atteinte ou
de non-atteinte
des objectifs de gestion des ressources halieutiques
Si les objectifs de gestion ne sont pas atteints fin 2014, le
contingent d'autorisations européennes de pêche à la senne
tournante coulissante est réduit de 10 % en 2015.
Si les objectifs de gestion ne sont toujours pas atteints fin
2015, l'effort de pêche, exprimé en jours de pêche et calculé
sur la période 2014-2015, est réduit de 10 % en 2016.
Si les objectifs de gestion sont atteints fin 2014, le contingent
d'autorisations européennes de pêche à la senne tournante
coulissante est augmenté de 10 %.
Si les objectifs de gestion sont à nouveau atteints fin 2015, l'effort
de pêche, exprimé en jours de pêche et calculé sur la
période 2014-2015, est augmenté de 10 % en 2016.
Chapitre 3
Mise en uvre du contrôle, du
système de pilotage,
du suivi et de l'évaluation scientifique
Article 8
Contrôle
Les actions de contrôle des activités de pêche maritime
pratiquées au moyen de senne tournante coulissante visent en
priorité :
- le respect du maillage et des caractéristiques techniques
autorisés pour les sennes tournantes coulissantes ;
- le respect des tailles minimales de captures ;
- le respect des zones autorisées de pêche ;
- le respect des obligations déclaratives (journaux de pêche,
fiches de pêche, déclarations de débarquement et notes de
vente, complétude et qualité des données, respect des délais
de transmission) ;
- le respect de l'obligation d'équipement en journal de pêche
électronique et en équipement de positionnement satellitaire
des navires de pêche (Vessel Monitoring System VMS) nouvelle
génération pour les navires soumis à ces obligations ;
- la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non
réglementée ;
- l'application des mesures de contrôle par l'Etat du port de la
Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM).
L'éradication de la capture, de la détention, du débarquement
et de la commercialisation de poisson sous taille est un objectif
majeur du contrôle en Méditerranée. L'atteinte de cet objectif
passe par des contrôles en mer, au débarquement et dans la
filière de traitement et de commercialisation sur les points
suivants : vérification du maillage, des tailles minimales de
capture et des autres mesures techniques comme les pourcentages d'espèces
cibles pour les navires pêchant la sardine et l'anchois.
Article 9
Mise en uvre du système de
pilotage
Il est mis en place un système de pilotage qui repose sur les
éléments suivants :
- l'attribution annuelle d'autorisations européennes de pêche ;
- la mise en uvre d'un plan de suivi et d'échantillonnage
sur le modèle de la Data Collection Framework (DCF) mais modulé
en fonction des objectifs du présent plan. La mise en uvre
d'un programme spécifique de géolocalisation des navires de
moins de 12 mètres pour les activités concernées par les plans
de gestion afin d'acquérir des données précises sur la
localisation des navires, le temps de trajet, le temps de pêche
effectif, la localisation des opérations de pêche et la
profondeur à laquelle sont immergés les engins de pêche.
Article 10
Suivi et évaluation scientifique
Il est mis en place un suivi scientifique sur les points
suivants :
- l'acquisition et le traitement de données relatives aux
captures réalisées par les navires de moins de 12 mètres. Ces
données sont collectées conformément aux méthodes du Système
d'information halieutique (SIH) de l'IFREMER. Ces méthodes sont
définies et détaillées dans le programme français de collecte
des données, adopté en application du règlement (CE) n° 199/2008
;
- une évaluation annuelle des objectifs de gestion retenus pour
les principales espèces cibles ;
- l'acquisition et le traitement des données issues du système
de géolocalisation, notamment les données permettant de
qualifier la distribution de l'effort de pêche selon les
distances à la côte, les bathymétries et les habitats, lorsque
ces données sont disponibles ;
- l'évaluation de l'impact socio-économique de l'application du
plan de gestion et des dispositions du réglement (CE) n° 1967/2006
à travers l'exploitation des données collectées dans le cadre
du règlement (CE) n° 199/2008.
4. Intégration du plan de gestion pour
la senne tournante
coulissante en Méditerranée dans la réglementation nationale
La réglementation générale sur l'exercice et l'encadrement
de la pêche maritime s'applique en méditerranée et notamment
le décret n° 90-94 du 25 janvier 1990 pris pour l'application
du titre II et du titre IV du livre IX du code rural et de la
pêche maritime.
Le présent plan de gestion entre en vigueur en droit français
par arrêté ministériel.
La mise en uvre du plan de gestion Méditerranée pour la
senne tournante coulissante repose sur les textes réglementaires
suivants :
- arrêté du 19 décembre 1994 portant réglementation technique
pour la pêche professionnelle en Méditerranée continentale,
version consolidée au 25 avril 2013 ;
- arrêté du 22 avril 2011 établissant les modalités de
gestion des régimes d'autorisations relatifs aux engins de
pêche applicables aux navires français de pêche
professionnelle immatriculés en Méditerranée ;
- arrêté du 28 janvier 2013 portant création d'une
autorisation européenne de pêche pour la pêche professionnelle
à la senne tournante coulissante en mer Méditerranée par les
navires battant pavillon français, publié au Journal officiel
de la République française du 27 février 2013 ;
- arrêté du 8 mars 2013 portant modification de certaines
dispositions applicables à la pêche professionnelle à la
drague, à la senne tournante coulissante et à la senne de plage
en mer Méditerranée par les navires battant pavillon français,
publié au Journal officiel de la République française du 10
mars 2013 ;
- arrêté du préfet de région PACA n° 99-162 du 10 juin 1999
modifié précisant les conditions d'exercice de la pêche dans
les eaux de la Méditerranée continentale.
Les orientations de contrôle prévues par le présent plan de
gestion sont reprises dans le plan national bisannuel 2012-2013
de contrôle des pêches maritimes et des produits de la pêche
et de l'aquaculture et seront détaillées dans le plan
interrégional de contrôle Méditerranée.
Fait le 13 mai 2014.
Pour la ministre et par délégation :
La directrice des pêches maritimes et de l'aquaculture, C. Bigot